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Anne Solaz, directrice de recherches à l'INED : "Il est important de garantir une stabilité des modes d’accueil pour soutenir la fécondité"

Alors que le niveau de fécondité chute en France depuis une dizaine d’années, les chercheures Lidia Panico et Anne Solaz (INED) se sont intéressées à l’impact des politiques publiques petite enfance sur la fécondité. Dans un article, publié dans le dernier numéro de la revue Informations Sociales de la CNAF (n°211), elles constatent que dans le contexte actuel, les parents recherchent une certaine stabilité avant d’agrandir leur famille et que leur expérience des modes d’accueil peut avoir un impact certain sur le désir d’enfant. Rencontre avec Anne Solaz, directrice de recherche à l’INED. 
Les Pros de la petite enfance : En France, la baisse de la fécondité s’intensifie depuis une dizaine d’années. Pourquoi notre politique familiale, que vous qualifiez de généreuse, ne suffit-elle pas à maintenir le taux de fécondité ?  Anne Solaz : Les démographes s’interrogent en effet sur ce désir d’enfant. Il semble qu’au-delà de la fécondité, le désir d’enfant lui-même est fragilisé, exposé à des contextes et des contraintes qui font renoncer à concevoir : la situation économique, le manque d’aides, la peur de l’avenir, le climat… Avant, la politique familiale était universelle, et s’adressait à tous les parents. Aujourd’hui, elle est devenue bien plus sociale. Mais la baisse de la fécondité concerne tous les parents quels que soient leurs revenus, et pas seulement les parents (les plus aisés) un peu délaissés par la politique familiale de ces dernières années. La fécondité baisse en France comme de nombreux autres pays...
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Article rédigé par : Propos recueillis par Laurence Yème
Publié le 03 septembre 2024
Mis à jour le 05 septembre 2024