William Martinet : le livre de Victor Castanet dénonce ce qu'aurait dû démontrer la commission d'enquête parlementaire sur les crèches

Il a été l’un des députés les plus actifs sur le secteur de la petite enfance. A bataillé pour qu’une commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches et la qualité d’accueil dans les établissements d’accueil du jeune enfant voit le jour. Il a vu lui échapper la présidence et le poste de rapporteur de ladite commission. Et a fini par s’abstenir lors du vote sur le rapport final de la députée Renaissance Sarah Tanzilli, et avec les autres membres LFI de la commission, a publié un contre-rapport.

Aujourd’hui, l'ex député  des Yvelines se dit « en colère », car tous les sujets pointés par le livre de Victor Castanet sont des sujets sur lesquels, il avait alerté. « Je suis en colère, précise-t-il, parce que les travaux de la commission d’enquête, par la façon dont elle été menée par le président et la rapporteure, n’ont pas permis d’aller au bout de la démarche. On aurait dû obtenir ces informations et documents révélés dans la livre, on ne les a pas eus parce que le travail n’a pas été mené sérieusement. ».

Des conséquences judiciaires
Et d’ajouter : maintenant il y aura des conséquences judiciaires « Aurore Bergé va avoir des comptes à rendre sur son parjure lors de son audition en commission d’enquête. Elle a clairement menti niant avoir entretenu d’étroites relations avec le lobbying des crèches privées lucratives. Mon groupe a déposé une demande visant à engager une procédure de parjure à l’encontre d’Aurore Bergé au bureau de l’Assemblée nationale. La présidente de l’Assemblée nationale a refusé. Nous reviendrons à la charge. »
Rappelons aussi que William Martinet a saisi en mai dernier, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale, le procureur de la République « pour abus de biens sociaux et fraude fiscale » de la part du groupe People &Baby. » Pour le moment je n’ai reçu aucune réponse à ma demande », s’étonne-t-il.

Des conséquences politiques
Pour William Martinet, reste aussi à tirer de cet ouvrage des enseignements plus politiques et qu’ils débouchent sur des actions. Il rappelle ce que le contre-rapport de la commission d’enquête parlementaire proposait : le gel des places d’accueil en crèches privées lucratives. Mais aussi qu’il faut continuer d’investiguer sur les DSP (Sarah Tanzilli avait refusé d’auditionner des communes sur leurs appels d’offres et contrats signés) car « les politiques ont mis en place un système qui incite à privilégier les prix les plus bas. ».
« Au-delà du combat que nous menons, ajoute-t-il, tout ce qui est décrit dans l’enquête de Victor Castanet illustre les conséquences de la politique menée depuis 20 ans et notamment la collusion entre les politiques et le lobby du secteur lucratif qui travaillent main dans la main. »
 
Article rédigé par : C.L
Publié le 18 septembre 2024
Mis à jour le 19 septembre 2024