Pour Marie Neveu, ancienne secrétaire de rédaction, devenir assistante maternelle, un vrai choix !

Marie Neveu, 35 ans, a travaillé plusieurs années comme secrétaire de rédaction au journal L'Écho-La Marseillaise. En 2021, la maman de trois garçons décide de devenir assistante maternelle, non pas pour mieux concilier sa vie pro et sa vie familiale (une raison souvent invoquée lors d’une reconversion professionnelle), mais tout simplement parce qu’elle aime être entourée d’enfants. Heureuse et épanouie dans son métier, elle espère bien pouvoir l’exercer jusqu’à la retraite !
De la littérature à la petite enfance
Son bac littéraire en poche, Marie Neveu se lance dans des études de Lettres à distance. En parallèle, elle effectue des remplacements au sein du journal L'Écho-La Marseillaise, à Châteauroux (36) en tant que secrétaire de rédaction, qui évoluent finalement vers un temps plein. Au cours de sa licence, elle tombe enceinte. « Je pensais pouvoir continuer mes études après la grossesse, mais le cataclysme bébé est arrivé », confie-t-elle amusée. Elle stoppe sa licence et se consacre 100% à son travail de secrétaire de rédaction. « Ce n’est pas le métier dont je rêvais au départ, il faut dire que j’avais de nombreux rêves, mais il me permettait d’être au courant de l’actualité et c’était un jeu pour moi de chercher les fautes dans les articles », explique Marie. En novembre 2019, le journal ferme après 76 ans d’existence et elle apprend qu’elle attend son troisième enfant (eh oui, entre-temps un 2e petit garçon était né). C’est le moment pour elle de sauter le pas et de réaliser enfin le projet qui l’anime depuis longtemps : être assistante maternelle. « Je me suis toujours vue avec plein d’enfants autour de moi. Au lycée déjà, lorsque l’on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je disais maman au foyer ou famille d’accueil. J’ai fait des études car il fallait en faire et puis j’aimais la littérature, mais je ne me disais pas que cela allait m’ouvrir des portes professionnelles », précise Marie. Et lorsqu’on lui demande pourquoi elle ne s’est pas tournée vers l’enseignement, elle répond : « J’ai travaillé une année dans un lycée. Je devais préparer des élèves au bac de français. Mais je n’étais pas à l’aise devant la classe, je n’aime pas parler en public de manière générale. Pour exemple, j’ai arrêté le violon dès lors qu’il a fallu faire des concerts. Avec les tout-petits au contraire, je suis bien… », indique-t-elle.

Un agrément pour 3 places puis pour 4 places
Marie profite de sa grossesse pour faire quelques travaux dans sa maison afin que tout soit prêt lorsqu’il s’agira d’accueillir des tout-petits chez elle. Et suite à son licenciement pour motif économique, elle bénéficie d’un accompagnement pour reconversion professionnelle. Bref, en janvier 2021, elle est fin prête et demande son agrément. Pour 3 places d’abord puis lorsque son dernier a 3 ans, elle obtient une 4e place. Et elle est ravie ! « Les journées passent très vite, je n’ai d’ailleurs pas l’impression de travailler. Je suis dans mon élément, je me sens à ma place », s’enthousiasme-t-elle. Elle apprécie d’être chez elle et de ne pas avoir de collègues. Pour l’heure donc, la Mam très peu pour elle. « Je changerai peut-être d’avis mais pour le moment, je ne suis pas prête à composer avec d’autres personnes », affirme-t-elle.

Une vraie séparation entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle
« C’est un vrai choix ce métier, souligne-t-elle. Mon objectif n’était pas de mieux concilier ma vie professionnelle et ma vie personnelle. D’ailleurs, je trouve que c’est très difficile de travailler avec ses propres enfants dans les parages ». Et de fait, pendant les vacances scolaires, lorsque Marie travaille, ses enfants vont au centre aéré. En outre, elle emploie elle-même une assistante maternelle pour son petit garçon de 3 ans et demi, une à deux après-midis par semaine. Ce qui ne manque pas d’étonner sa maman, qui ne comprend pas pourquoi elle met son enfant chez une assistante maternelle étant elle-même ass’mat’. Bref le travail, c’est le travail ! Mais lorsqu’elle est en vacances (elle prend 9 semaines par an de congés sans solde), elle est à 100% avec ses trois garçons. Et le mercredi, elle se consacre aussi à sa vie de famille. 

De la continuité avant tout
« Je propose un accompagnement dans la continuité », explique Marie. Et cite ainsi : « si des parents pratiquent le cododo, je vais m’allonger à côté de leur tout-petit pour qu’il s’endorme, s’ils ont fait le choix de la DME, je m’adapte également. » Marie s’intéresse également aux neurosciences, à la pédagogie Montessori et « leur parle avec de vrais mots ». Exit donc les « bibi » ou autre « tutute ».  Elle a par ailleurs un projet d’accueil bien détaillé où tout est cadré. « Je pense que tout cela plaît aux parents. En tout cas, c’est que tout ce que j’aurais aimé trouver chez une assistante maternelle », fait-elle remarquer.  

Jusqu’à la retraite ! 
Côté inconvénients du métier d’assistante maternelle, Marie note les salaires impayés. Cela ne lui est jamais arrivé, mais c’est quelque chose qu’elle redoute. « Je préfère avoir un contrat en moins plutôt que de signer avec un parent employeur qui ne m’inspirerait pas confiance », indique-t-elle. Et estime que les familles devraient être davantage accompagnées afin de « mieux gérer leurs devoirs d’employeurs ». Mais, si ce n’est cette crainte des impayés, Marie est épanouie. « Je ne pouvais pas imaginer meilleure façon de travailler. Plus le temps passe, plus je me dis que j’espère avoir la force physique de continuer jusqu’à la retraite car j’adore ce que je fais », confie-t-elle.
 
Article rédigé par : Caroline Feufeu
Publié le 02 février 2024
Mis à jour le 02 février 2024