Agathe Seube, 28 ans : AP, EJE et maintenant assistante maternelle
« La petite enfance et moi, ce n’est pas une grande histoire d’amour », n’hésite pas à affirmer la jeune femme. Et de préciser : « J’ai eu mon premier enfant très jeune, à l’âge de 15 ans. Tous les matins en la déposant à la crèche, je me disais que tous ces professionnels avaient bien du courage. J’étais admirative ! ». Si la petite enfance est une évidence désormais pour Agathe, au lycée elle avait une appétence pour le domaine médical et souhaitait faire médecine. « En 2012, j’ai eu mon bac. Ma fille avait trois ans et je me suis dit que ce serait trop compliqué de me lancer dans des études longues. Je suis donc rentrée en première année d’infirmière », explique-t-elle. Elle découvre le métier lors de stages de terrain et se rend compte que ce n’est pas pour elle. Elle ne s’y projette pas du tout. En 2013, elle valide sa première année par le biais des partiels, et obtient le diplôme d’état d’aide-soignante (DEAS). Un métier qu’elle ne souhaite pas exercer. « On m’a expliqué qu’avec ce diplôme, il était possible de faire une passerelle pour devenir auxiliaire de puériculture, ce que j’ai fait en 2014 », indique Agathe Seube. Et poursuit : « j’ai eu des stages passionnants et une révélation en crèche : l’observation de l’enfant, son développement… j’ai adoré et je me suis demandée pourquoi j’étais passée à côté de cela. »
Des missions de remplacement avant d’intégrer une structure
Son diplôme en poche, Agathe Seube ne sait pas réellement où elle veut exercer et décide donc pendant un an de faire des missions de remplacement dans différentes structures. Cela lui a permis de déterminer le type d’établissement dans lequel elle souhaitait travailler : une petite structure dynamique. Elle intègre ainsi en 2015 un multi-accueil de 20 berceaux en région parisienne. « Cette structure dépendait d’un CCAS donc on était plus axé sur des missions sociales avec des accompagnements de familles en situation de pauvreté, et c’était passionnant », se souvient la jeune femme. Via ce poste, elle entre dans la fonction publique territoriale. En 2018, avec son conjoint, ils décident de partir s’installer en région toulousaine. Elle demande une mutation qu’elle obtient et commence à exercer dans une grosse structure dans une maison de la petite enfance. « C’était encore un travail différent, on n’était plus dans des problématiques de social. Le champ d’exercice était plus élargi puisque dans cette maison de la petite enfance, il y avait un RPE, une structure d’accueil familial, un multi-accueil, un LAEP », explique Agathe.
Une VAE pour devenir EJE
« J’avais pu frôler les missions de directrice adjointe lors de ma première expérience et j’avais pris goût à ces missions-là. J’avais aussi pu découvrir le métier d’EJE sous un autre angle après en intégrant le multi-accueil en région toulousaine et puis j’avais envie d’évoluer, d’aller vers le côté éducatif et l’accompagnement à la parentalité », explique la jeune femme. Et continue : « Je n’avais pas l’opportunité de retourner à l’école. Cela m’aurait vraiment intéressé de passer par le parcours classique mais quand on est dans le monde du travail, que l’on a besoin d’un salaire pour vivre, c’est compliqué de retourner suivre des études pendant 3 ans ». Elle se lance donc dans une VAE pour obtenir son diplôme d’EJE. Elle passe une première fois, en octobre 2019 devant le jury. Et c’est l’échec. « Face à moi, dans le jury, deux EJE passionnées de littérature jeunesse, sujet sur lequel j’avais présenté un de mes 4 dossiers qui constituent la VAE, en désaccord sur tout », confie Agathe. Et reconnaît toutefois : « J’avais rédigé mon dossier en 8 mois, il était trop jeune, pas assez mature. J’avais clairement mis la charrue avant les bœufs ». Elle n’abandonne pas et retravaille son dossier, en gardant les mêmes sujets. En octobre 2020, elle le représente. Lorsqu’elle se présente le jour J, elle découvre que le jury est le même que l’année précédente. Et de nouveau, son dossier ne passe pas. Elle décide de ne pas retravailler son dossier car elle a déjà mis beaucoup d’énergie dedans pendant une année entière. En avril 2021, un nouveau jury se réunit. « J’ai enfin la sensation de passer la VAE que tout le monde décrit, c’est-à-dire un échange professionnel entre professionnels et non pas un interrogatoire comme je l’avais vécu les années précédentes », se remémore-t-elle. La troisième fois sera donc la bonne !
En parallèle de la VAE, l’envie de se tourner vers l’accueil individuel
Entre 2020 et 2021, alors qu’elle est en plein projet VAE, Agathe se rend compte que les grosses structures ne sont pas faites pour elle. Elle a envie de plus d’individualité, de conditions de travail différentes. La MAM lui semble donc être un bon compromis. Elle fait les études de faisabilité, mais cela lui semble un peu compliqué, et avoue-t-elle, « je n’avais pas l’énergie de me lancer dans un tel projet ». En se projetant sur une éventuelle grossesse, elle envoie un dossier pour être assistante maternelle en septembre 2020. Les mois passent, elle commence à mettre sa maison aux normes, à sécuriser l’extérieur notamment, tout en continuant à travailler dans la structure. Elle apprend qu’elle est enceinte en avril 2021, mois où elle obtient d’ailleurs sa VAE. Et décide d’attendre la naissance de sa fille avant de commencer à exercer le métier d’assistante maternelle. Le 7 mars 2022, c’est parti ! « Je suis actuellement en congé parental. La profession d’assistante maternelle est la seule profession que l’on peut cumuler avec le statut du congé parental », explique Agathe. Elle accueille actuellement deux enfants (5 et 9 mois), en plus de sa fille de 8 mois.
Assistante maternelle de façon transitoire
Si aujourd’hui, elle a trouvé un parfait équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle, elle confie : « Je ne sais pas si j’aurai le cœur de continuer à être assistante maternelle lorsque ma fille rentrera à l’école ». « Peut-être que, à ce moment-là, j’irai voir du côté de l’accompagnement des assistantes maternelles, en relais petite enfance, ou au conseil départemental auprès de l’aide sociale à l’enfance », indique-t-elle. « Sans oublier que comme j’ai eu mon diplôme d’EJE en avril 2021, et que je suis fonctionnaire de mon grade d’AP depuis 2015, j’ai dû repasser un concours, que j’ai obtenu quand ma fille avait 6 semaines. Il va donc falloir que je me fasse titulariser à un moment sur le grade d’EJE. » Une professionnelle de la petite enfance pour le moins dynamique, ambitieuse et investie !
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