Les parents majoritairement favorables à l’interdiction des écrans dans les lieux d’accueil

La Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites addictives (MILDECA) a publié les résultats de son baromètre annuel sur les usages des écrans et les problématiques qui y sont associées. Les français affichent une volonté forte que soit davantage limité l’usage des écrans, et ce dès le plus jeune âge. 
Pour la quatrième année consécutive, le Baromètre MILDECA/Harris Interactive dessine le panorama complet des usages des écrans et de leurs évolutions avec un volet spécifique dédié aux enfants et adolescents. Un outil précieux pour accompagner la conception des politiques de prévention dès le plus jeune âge, qui vient appuyer les conclusions du rapport Mouton-Benyamina remis à Emmanuel Macron en avril dernier, sur l’exposition des enfants et des jeunes aux écrans. 

Des usages soutenus mais stables depuis 2021
Les résultats confirment une généralisation des usages numériques par les français et des pratiques soutenues notamment chez les jeunes « sans pour autant donner à voir d’une intensification de celles-ci ou a minima d’une moindre maitrise ». Ils confirment également la persistance d’un clivage générationnel important sur l’usage des écrans : le visionnage de contenus, les jeux vidéo, la communication par ce biais, sont plus répandus chez les jeunes que chez les plus âgés, mais les usages restent cependant stables depuis 4 ans.

Pour une interdiction des écrans dans les lieux d’accueil et à la maternelle
Selon le Baromètre, les Français ont de fortes attentes afin que soient mieux encadrées les pratiques numériques des enfants et adolescents, et leur exposition aux écrans. 90% d’entre eux se déclare favorable à l’interdiction des écrans dans les structures dédiées à la petite enfance. Et 88% souhaitent que cette interdiction se prolonge dans les écoles maternelles. 

Une question qui avait déjà été soulevée par la proposition de loi des députés LR Annie Genevard et Antoine Vermorel-Marques en avril 2024, visant à réguler l’usage des écrans en présence d’enfants de moins de 3 ans dans les lieux d’accueil de la petite enfance. Renvoyée à la Commission des affaires sociales, elle reste pour l’instant lettre morte. La proposition avait été froidement accueillie par les professionnels de la petite enfance, qui s’étaient sentis stigmatisé alors que les écrans sont déjà bannis dans les lieux d'accueil. 

Le téléphone portable pas avant 13 ans ?
Concernant l’acquisition du téléphone portable, les français affichent une vraie volonté de préserver les enfants et adolescents : 84% d’entre eux se disent prêts à renoncer à l’achat d’un téléphone portable à un enfant avant l’âge de 11 ans, et 69% y renonceraient même avant l’âge de 13 ans. Une large majorité serait également favorable à ce que les usages soient fortement restreints dans les lycées (75%) et pour que les réseaux sociaux soient interdits au moins de 15 ans (73%). 

Consensus sur les effets des écrans sur la santé 
Si les enjeux de santé liés aux usages du numériques sont encore assez peu documentés, le Baromètre rappelle qu’il existe un consensus scientifique sur les effets délétères de l’usage des écrans. On observe des conséquences physiologiques (syndrome de l’œil sec, trouble musculo-squelettique, obésité, myopie, dégradation de la qualité du sommeil), psychologiques et physiques (isolement, perte de confiance en soi, dépression), ou bien sur la  qualité de vie et le développement cognitif de l’enfant. 

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Article rédigé par : Laurence Yème
Publié le 24 juillet 2024
Mis à jour le 31 juillet 2024