La surexposition des plus jeunes aux écrans est devenu un véritable sujet de santé publique. En janvier dernier déjà, Emmanuel Macron avait annoncé, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, que réguler l’accès aux écrans serait une de ses priorités, missionnant un comité d’experts pour évaluer l’impact des écrans sur la santé physique et mentale des enfants et adolescents, et les dispositifs de contrôle existants. Ce lundi 8 avril, ce sont deux députés LR qui, devançant les conclusions des experts, viennent de déposer une proposition de loi visant à réguler l’usage des écrans en présence d’enfants de moins de 3 ans dans les lieux d’accueil de la petite enfance.
Une proposition de loi en trois articles
La proposition de loi d’Annie Genevard, députée du Doubs, et Antoine Vermorel-Marques, député de la Loire, cible tout particulièrement les assistantes maternelles et les crèches, sous prétexte que « 50% des enfants sont gardés en dehors de la famille et donc dans ces cadres », indique Antoine Vermorel-Marques. En trois articles, le texte propose d’inclure dans le Code de l’action sociale et des familles, la notion de « restriction de l’usage des écrans en présence des enfants accueillis et l’interdiction de leur exposition à ceux-ci », dans les critères de l’agrément des assistantes maternelles, dans le contenu de leur formation obligatoire et étend ces mesures aux crèches. Mais aucun contrôle ne sera prévu en la matière.
Des professionnels qui revendiquent leurs compétences
Bien que les députés assurent que le but n’est pas de « stigmatiser les professionnels », c’est tout le secteur de la petite enfance qui s’insurge depuis hier contre une proposition de loi maladroite qui vient froisser des professionnels déjà en manque de reconnaissance. « Ce projet de loi est pour nous humiliant et ne ferait que démontrer l'absence de reconnaissance des Assistants Maternels », déplore le S.P.A.M.A.F, le Syndicat Professionnel des Assistants Maternels et des Assistants Familiaux. Pour Elisabeth Laithier, présidente du Comité de filière petite enfance, la loi n’est pas l’outil approprié pour traiter de ce sujet capital. Elle estime que « tous les professionnels de la petite enfance, tous, connaissent parfaitement ces avertissements quant aux dangers des écrans sur le cerveau des tout petits ». Et que la principale sensibilisation serait à faire auprès des parents, avec le concours des professionnels de la petite enfance.
En janvier 2023, une proposition de loi des députées Caroline Janvier et Aurore Bergé entendait déjà lutter contre la surexposition aux écrans avec un spectre plus large auprès des enfants de 0 à 6 ans, et espérait initier un véritable plan national contre la surexposition des enfants aux écrans. Adoptée par l’Assemblée nationale elle attend toujours d’être examinée par le Sénat. //php print $field_texte[0]["value"]; ?>
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