Christophe Meresse : un assistant maternel très actif !
Christophe Meresse a grandi en région parisienne. Il y a passé son bac pro mécanique auto en alternance et commencé sa vie professionnelle. « J’ai été mécanicien auto, technicien auto et ensuite, j’ai travaillé pendant 12 ans chez un importateur automobile privé. J’ai gravi les échelons et j’ai terminé comme responsable pièces détachées pour la France, avec une équipe à gérer », résume-t-il. Puis l’occasion de partir vivre à Ploërmel s’est présentée sous la forme d’une mobilité professionnelle. « Delphine, ma femme, est bretonne et nous passons tous nos étés à Carnac. Nous rêvions de partir vivre dans le Morbihan. Le groupe dans lequel elle exerce dispose d’un site à Ploërmel. On lui a proposé une mutation et nous avons sauté le pas. Toute la famille est donc partie s’installer là-bas en 2016 », explique Christophe. Il quitte sans trop de regret son poste car, dit-il, « j’en avais fait le tour », et bénéficie d’une démission pour rapprochement de conjoint. Par ailleurs, l’entreprise de Delphine dans le cadre de la mobilité a proposé un accompagnement à Christophe, qui a notamment pu réaliser un bilan de compétences. Car s’il a l’envie depuis quelque temps de s’engager dans une nouvelle voie professionnelle, il ne sait pas encore laquelle.
Un petit tour par l’enseignement
Pendant deux ans, Christophe multiplie les remplacements en tant que contractuel dans l’éducation nationale. Il enseigne la mécanique auto en lycée pro et la technologie en collège. Puis tout s’arrête. « J’ai été envoyé sur une mission pour laquelle, je considérais ne pas avoir les compétences nécessaires. Il s’agissait d’enseigner la mécanique agricole. J’en ai fait part à l’inspecteur, qui a insisté pour que je continue car il n’avait personne d’autre. J’ai refusé par conscience professionnelle car, lorsque l’on est enseignant, on a la responsabilité de la réussite de ses élèves », affirme Christophe. L’inspecteur lui explique qu’il n’a pas d’autres missions à lui proposer et finalement plus aucune ne lui sera confiée. Il tente aussi par deux fois le concours d’enseignant. La seconde, il réussit l’écrit mais pas l’oral. Finalement, il retourne dans l’industrie. « Je n’étais pas épanoui. Ma femme le voyait aussi et m’a demandé ce que j’avais vraiment envie de faire. Je lui ai dit que je voulais garder des enfants. Quand nous étions en région parisienne, nos enfants étaient accueillis par une assistante maternelle. Une femme extraordinaire. J’avais gardé en tête cette possibilité mais à l’époque, j’étais professionnellement établi. Je ne me voyais pas tout quitter du jour au lendemain », explique Christophe.
Ses premiers pas en tant qu’assistant maternel
Ensuite tout va très vite. Encouragé par son épouse, Christophe se lance en 2021. Il pense, au début, demander un agrément pour 4 enfants mais on lui conseille de commencer par deux. « J’ai bien fait ! s’exclame-t-il. D’ailleurs pendant 6 mois je n’ai eu qu’un enfant et c’était très bien comme cela. Puis, rapidement, j’ai eu un 3e agrément. » Enthousiaste, il débute la formation initiale et aménage sa maison pour accueillir comme il se doit les tout premiers enfants. « J’ai la chance d’avoir une grande maison. Je peux donc consacrer deux pièces du rez-de-chaussée aux enfants. Ils jouent également dans le salon. Et le soir, je remets tout dans la salle de jeux », précise-t-il. Ce qui lui permet de séparer au mieux vie perso/vie pro. Même s’il revendique un accueil familial et que tous les mercredis midi, par exemple, son épouse et ses trois enfants déjeunent avec lui et les tout-petits. Qui sont d’ailleurs ravis de partager un moment avec des « grands » !
Le plein de formations
Si Christophe aimerait passer le CAP AEPE, un point est bloquant selon lui : le stage en accueil collectif. Il juge compliqué de se dégager du temps pour le réaliser. D’autant plus qu’il s’agit de plusieurs semaines. Pour l’heure, il se dit impatient de commencer la seconde partie de sa formation initiale. Et espère avoir la moyenne aux épreuves afin que son agrément soit renouvelé pour 10 ans. « Comme j’aime bien me tenir au courant, savoir ce qui se fait, j’utilise pleinement mes 58 heures de formation annuelles auxquelles j’ai droit. J’ai notamment fait une formation sur le portage physiologique que je pratique donc. Et à côté, j’ai un DIF (ndlr : droit individuel de formation) que j’utilise pour des formations à titre personnel mais qui peuvent également me servir dans l’exercice de mon métier, comme l’impression 3D, pour réparer les jouets par exemple », indique-t-il. De plus, Christophe fréquente assidûment le RPE, pour les activités (il n’en manque pas une !) mais également pour les séances d’analyse de pratique proposées une soirée en semaine tous les 2-3 mois. « Lors des échanges, sont souvent abordées des situations que je n’ai pas encore vécues. Le jour où cela m’arrivera, je saurai quoi faire, comment réagir », souligne-t-il.
Un assistant maternel qui ne connaît pas l’isolement
Nouveau dans la profession Christophe est ravi de sa reconversion. Et ne souffre nullement de l’isolement, souvent pointé du doigt pas les assistantes maternelles. Il s’inscrit à tous les ateliers du RPE (motricité, lecture, musique, dans la nature avec une animatrice) et échange avec ses pairs. « J’ai créé un groupe whatsApp avec les collègues qui ont fait la formation initiale en même temps que moi et aussi avec mon groupe d’analyse de pratique, comme ça on n’attend pas forcément les réunions pour discuter et s’entraider en cas de difficultés », partage-t-il. Sans compter que ce grand sportif pratique le handfit avec une collègue ass’mat’. Bref, il est très intégré au sein de la communauté des assistants maternels de son territoire.
Un métier aux multiples avantages
S’il reconnaît que ce métier est psychiquement épuisant car « il faut beaucoup d’attention, tout le temps et les âges étant différents, les besoins le sont aussi, on doit donc constamment s’adapter », selon lui, il offre de nombreux avantages. « Lorsque l’on a vécu des années en région parisienne avec un temps de transport important, c’est très agréable de travailler de chez soi, confie Christophe. Mais ce n’est pas tout, le contact avec les enfants, c’est gratifiant. Et puis, on décide de son amplitude horaire et hebdomadaire. Aujourd’hui, comme il y a plus de demande que d’offre, on peut aussi plus facilement choisir ses contrats, c’est un vrai luxe. Ainsi, lors d’une période d’essai, j’ai préféré ne pas poursuivre avec une famille. Je l’ai accompagnée dans sa recherche d’une autre assistante maternelle et j’ai trouvé facilement un autre enfant à accueillir. » Concernant son salaire, il estime gagner correctement sa vie. « Avec une autre assistante maternelle de Ploërmel, nous avons les taux horaires les plus élevés de la ville et cela ne nous empêche pas d’avoir des contrats. Mais cela se mérite, je me donne beaucoup. Je ne fais pas de la garde d’enfant, je fais des activités, de l’éveil, de la coéducation, je sors beaucoup. Si tu es professionnel, que tu as des compétences, il faut le vendre », soutient l’ancien commercial. Christophe apprécie aussi la liberté de ce métier et de passer une grande partie de son temps dehors avec les enfants. Il a d’ailleurs investi dans un vélo cargo pour se rendre au RPE et emmener les enfants en promenade. Il a même bricolé une petite table qui permet aux tout-petits de déjeuner ou goûter dans le vélo cargo avant de s’amuser sur les bords du lac au Duc. « On part parfois la journée entière », se réjouit-il. Et envisage même, dans quelque temps, de mettre en place chez lui les siestes nordiques.
La Mam très peu pour lui
Christophe a eu des propositions pour intégrer des Mam, qu’il a toujours refusées. « Une Mam, cela coûte très cher aux assistantes maternelles. Pour ma part, je considère que la charge mentale est suffisante donc hors de question de m’ajouter une charge financière. Je tire mon chapeau à celles et ceux qui sautent le pas ! Outre l’aspect pécunier, il y a aussi le fait que chez moi, j’ai ma liberté pédagogique. Je n’ai de comptes à rendre qu’à mes employeurs et ça, c’est précieux », souligne-t-il. Des familles avec lesquelles, il s’entend très bien ! « On dit qu’il faut ne pas créer de liens, mais si on les choisit bien, c’est qu’on a des affinités et les liens se créent naturellement. D’ailleurs, pour certains de mes employeurs, lorsque leurs enfants partiront à l’école, ce sera barbecue à la maison ! », se réjouit-il d’avance.
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