Sébastien Thiébaut, assistant maternel comme sa femme
Sébastien, 38 ans, ne se prédestinait pas à la petite enfance. Après un CAP boucher, ses missions d’intérim le conduisent à la logistique. Un secteur où il s’épanouit. Pendant 4 ans, il travaille dans une entreprise prestataire de services pour l’armée. Et puis, il y a deux ans et demi-trois ans, le couple commence à réfléchir sur une éventuelle reconversion de Sébastien en tant qu’assistant maternel. Un projet qu’il garde en tête. Sébastien saute le pas lorsque son employeur perd son contrat de prestation avec l’armée : il quitte la logistique pour la petite enfance.
Une grande maison pour accueillir 8 enfants
Un changement d’autant plus facile que l’habitation du couple s’y prête bien. « A l’origine, nous avions fait construire une maison de plein pied et puis on l’a revendue car elle n’était pas assez grande. On en a trouvé une autre, qui nous permet aisément d’exercer tous les deux. Nous avons deux salles de jeux distinctes et une salle de motricité commune », indique le tout nouvel assistant maternel. Car de la place, il en faut puisqu’ils ont chacun un agrément pour 4 enfants.
Les avantages d’être ass’mat en couple
« Les parents apprécient qu’il y ait un homme et une femme », explique Sébastien Thiébaut. Et Julie, d’ajouter : « Le fait de travailler tous les deux permet de prendre plus le temps avec les enfants, de pouvoir se reposer sur l’autre, si un enfant a besoin de plus d’attention à un moment donné. » Un pari donc gagnant pour le couple, même s’il est encore tôt pour faire un premier bilan, Sébastien n’a officiellement commencé qu’en décembre dernier. En tout cas, il ne regrette pas ! « C’est un métier passionnant, les enfants vous apprennent toujours de nouvelles choses et puis je trouve ça fort agréable de travailler de chez soi, de ne plus avoir à anticiper les embouteillages (ndlr : son ancienne entreprise était localisée à Brest) », confie-t-il. Et puis, les enfants du couple sont très contents de plus voir leur papa. Le couple a par ailleurs déjà une organisation bien rôdée même si Sébastien finit plus tard que Julie, vers 19h. Comme ils accueillent moins d’enfants le mercredi, à tour de rôle, ils prennent cette journée-là. Parfait pour concilier au mieux vie familiale et vie professionnelle.
Un entourage dubitatif
Pour Sébastien, être un homme dans un milieu de femmes ne pose aucun problème. Il reconnaît toutefois que son ancien entourage professionnel a été très dubitatif. « Mes collègues ne me prenaient pas au sérieux, ils ne comprenaient pas mon changement de carrière », explique-t-il. Pour Julie, au contraire, pas de doute, la petite enfance a besoin d’hommes. Ils apportent un autre regard, selon elle. « Je pense qu’être un homme dans la profession, c’est un atout. En tout cas, je remarque que Sébastien amène plus les enfants vers l’autonomie et qu’il prend plus le temps avec les enfants même s’il est en retard », souligne-t-elle. Et si Sébastien pensait que pour obtenir des contrats cela allait être compliqué, ce ne fut absolument pas le cas. Il a très rapidement signé 4 contrats pour des enfants de moins d’un an !
L’importance de la formation continue
Afin de valider son agrément, Sébastien va passer les épreuves 1 et 3 du CAP AEPE. Et en fonction des résultats, il essaiera peut-être de le valider entièrement. Pour sa part, et ce n’est pas la première fois qu’un assistant maternel insiste sur ce point (voir le parcours professionnel de Loïc Thiriat), il estime que certains sujets de la formation initiale mériteraient d’être plus approfondis. « La thématique du contrat, des droits et devoirs de l’assistant maternel est survolée. Heureusement que ma femme est du métier car sinon c’est sûr j’aurais dû me tourner vers le RPE pour avoir les réponses à mes questions », explique Sébastien. Et continue : « J’ai déjà repéré des formations que j’aimerais entreprendre, sur le développement de l’enfant, les neurosciences. C’est très important de se former car parfois on pense bien faire alors que lorsque l’on a les connaissances on s’aperçoit qu’on aurait dû faire le contraire. »
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