Nicolas, plus de 20 années au service de la petite enfance
Après avoir obtenu son baccalauréat A3 (Lettres-Arts), Nicolas se découvre une passion : la moto. Et ambitionne de devenir motard dans le service de la police nationale. Contre toute attente, à 19 ans, après effectué son service militaire de 10 mois, il abandonne son projet et enchaîne les petits boulots. Il garde notamment des enfants en périscolaire mais aussi des tout-petits qu’il va chercher à la crèche. « Je me suis beaucoup occupé de mes petits frères jumeaux avec lesquels j’ai 13 ans d’écart. Alors, les biberons, les couches… je connais ! », confie Nicolas. Et puis un beau jour, la directrice de la crèche en question, qu’il connaît par ailleurs, lui propose un remplacement de trois semaines au sein de la structure. Il accepte et cela se passe très bien. La responsable de l’établissement lui présente les différents métiers de la petite enfance et, parmi eux, l’un retient plus particulièrement son attention : éducateur de jeunes enfants. Renseignements pris sur le cursus, il entre au centre de formation Saint-Honoré à Paris pour trois années. Dans sa promotion : 10 % d’hommes.
Quelques préjugés mais rien de bien grave pour Nicolas
Devenu EJE, Nicolas reconnaît qu’il a été l’objet de quelques préjugés. « Des parents demandaient à la directrice si je changeais les enfants ou encore des refus de structures ne voulant pas engager d’hommes », indique-t-il. Et poursuit : « Ses situations ne m’ont jamais blessé car je suis droit dans mes bottes, donc très libre pour en parler avec les familles. » Avec beaucoup d’humour, il explique également : « Je ne me suis jamais offusqué du "Bonjour mesdemoiselles" le matin, cela me fait rire ».
Une vie professionnelle ponctuée de hauts et de bas
Côté établissements, Nicolas fait ses gammes dans des structures municipales où, dit-il, « il se perd ». Puis, il est recruté par l’ONCP-Léopold Bellan où il reste dix ans. « J’y ai re appris mon métier grâce à une directrice qui m’a remis sur les rails », précise-t-il. D’abord dans une halte-garderie puis dans une crèche. Le siège lui propose ensuite un poste de direction qu’il refuse mais il accepte de passer éducateur encadrant sur une grosse structure. Malheureusement, « cela ne fonctionne pas avec la directrice ». S’ensuivent de gros soucis de santé et un burn-out. Finalement, il intègre la crèche du Point-du-Jour, la plus ancienne structure de l’ONCP, pendant un an et demi. Une expérience qui se déroule plutôt bien.
TEO2004 : une expérience forte pour Nicolas
Dans le cadre d’un partenariat entre l’association TEO2004 dont le but est de « soigner et d’opérer dans les pays pauvres les enfants atteints d’affections neurochirurgicales » et l’ONCP, Nicolas a été missionné pour dans le cadre de l’ouverture d’une « Maison des Enfants » à l’hôpital national de Niamey, au Niger. « J’ai participé à la mise en place et la décoration, à travers une grande fresque, de cet espace d’accueil des familles et de leurs enfants hors cadre médical », se souvient Nicolas. Il y retourne quelques années plus tard « afin d’y valoriser et re préciser le cadre d’emploi ». Le dispositif n’a pas perduré mais pour Nicolas : « Ce fut une expérience forte et qui m’a marquée à tout jamais ! »
De plus en plus de responsabilités
Une nouvelle aventure s’offre à lui, en mai 2018, avec Agapi, réseau de crèches écologiques et solidaires en Ile-de-France. Il rejoint en effet la crèche l’Orange Bleue en tant qu’adjoint. La partie management, il connaît. « J’ai découvert en revanche tout l’aspect gestionnaire. Je suis curieux donc je trouve cela intéressant », souligne Nicolas. Et, depuis janvier, il est le nouveau directeur de cet établissement. Pour autant, occuper un poste de direction n’était pas forcément son souhait au départ car dit-il : « Je suis quelqu’un de terrain ». Et ajoute : « On m’a proposé ce poste car on me considérait en capacité de le faire et, l’âge avançant, je me suis dit que je devais faire évoluer ma carrière, et puis je connais bien l’équipe puisque j’ai participé à son recrutement en tant qu’adjoint, c’est pourquoi j’ai accepté. » Et si le fait d’être moins au contact des enfants lui manque, il explique aussi : « Je suis tellement investi dans mon travail que c’est finalement lorsque je suis en présence des tout-petits que je réalise qu’ils me manquent ! Mais, je suis satisfait de ma vie professionnelle et j’apprécie la partie relationnelle de mon poste. De même que les notions de participation et d’échange véhiculées par Agapi ».
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