Michel, une reconversion tardive tournée vers l’humain
Michel gérait une équipe de 25 personnes dans la grande distribution quand, en 2018, un plan social d’entreprise (PSE) le touche de plein fouet. Une période très délicate à gérer pour ce papa de trois grands enfants, dont la compagne en a également trois. « Après cette épreuve, j’avais besoin de retrouver de la confiance dans les êtres humains et de la bienveillance », confie Michel. Et c’est de façon assez naturelle qu’il se tourne vers la petite enfance. « Avant le plan social, j’avais déjà l’idée de monter un EAJE. Tout au long de ma carrière professionnelle, j’ai côtoyé des mamans qui avaient des problèmes de garde d’enfant. Et par ailleurs, je suis secrétaire au sein d’un club de basketball, et j’ai souvent l’occasion de croiser des parents qui ne trouvent pas de place d’accueil. Finalement, ce PSE a été un tremplin pour moi », explique-t-il.
Le choix d’être franchisé
Avec le PSE, Michel bénéficie d’un congé de reclassement et passe le CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance. En parallèle, il se lance dans son projet de micro-crèche. « Je me suis demandé si je montais mon projet tout seul ou si je me faisais aider. Dans un premier temps, j’ai contacté la CAF qui m’a envoyé le dossier avec toutes les démarches à accomplir. Très vite, j’ai compris que je n’y arriverai pas tout seul. J’ai donc pensé à la franchise. Et mon choix s’est porté sur La Cabane d’Achille et Camille », précise-t-il. Michel contacte le PDG. Et tout s’enchaîne. « Avec ma compagne, nous sommes allés visiter une micro-crèche du réseau à Nancy. Nous avons été enchantés. Une certaine sérénité ressortait de cet établissement. Cela nous a convaincus », explique Michel. Appui dans les démarches, présence d’un architecte qui a travaillé sur toutes les micro-crèches du réseau, supports de communication, fournisseurs référencés centralisés où tout est négocié en amont… Michel se sent soutenu. « Cette franchise, nous fait profiter également d’applications qui nous permettent de gérer les relations avec les familles, les plannings, les contrats, la facturation… », précise-t-il. Et d’ajouter : « C’est clé en mains même si on garde notre indépendance notamment en ce qui concerne le projet pédagogique ».
Une micro-crèche qui fait la part belle aux différentes pédagogies
L’autonomie des tout-petits, leur libre circulation et la bienveillance font partie des priorités de Michel. « On estime que dans toutes les pédagogies, il y a du bon et du moins bon. On a donc pris tout le meilleur », souligne Michel. Montessori, Pikler-Loczy, itinérance ludique sont les approches utilisées dans sa micro-crèche, où il a aussi installé un espace Snoezelen. « L’équipe composée d’une référente technique EJE, d’une infirmière et de deux CAP AEPE est très impliquée. Nous partons d’une page blanche et créons tout ensemble. C’est vraiment gratifiant pour tout le monde », affirme Michel.
Du retard lié à la crise sanitaire
La structure devait ouvrir ses portes au 1 er septembre mais la pandémie a joué les troubles fêtes et Michel n’a pu accueillir les premiers enfants que le 16 novembre dernier. « Aujourd’hui, l’effectif n’est pas complet. Nous avons sept enfants et deux arriveront en février. Le chômage partiel et le télétravail perturbent beaucoup les choses. Certaines familles qui s’étaient pré-inscrites n’ont finalement pas signé de contrat avec nous », regrette Michel. Et ce décalage d’ouverture a également un impact sur la trésorerie. Un début un peu chaotique donc mais qui n’entache pas son optimisme : « Voir les enfants contents de venir à la crèche, créer des liens avec les familles, les sentir impliquées, c’est très gratifiant ! »
Des projets pleins la tête
Sans conteste, pour Michel, ce choix a été le bon. « J’ai un meilleur rythme de vie. Avant, je travaillais 60 à 70 heures par semaine », indique-t-il. Et ajoute : « J’ai encore 15 ans à travailler avant la retraite donc j’espère pouvoir ouvrir d’autres micro-crèches sur l’agglomération de Rouen. Ce n’est pas dans un objectif de business, c’est vraiment dans le but d’aider les parents en offrant le plus de places d’accueil possibles et en permettant à leurs enfants de s’épanouir dans un cadre sécurisant ». Et s’il avait un conseil à prodiguer : « J’ai eu des moments de doute. Aussi, c’est important d’être bien accompagné par son conjoint. Il faut que les deux adhèrent au projet, même si comme c’est le cas pour moi, ma compagne ne travaille pas dans la micro-crèche. Elle m’est d’un grand soutien. »
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