Cécile Cornet Corazza, fondatrice et gestionnaire de micro-crèche : une reconversion heureuse
Diplôme d’école de commerce en poche, Cécile s’est rapidement dirigée vers l’industrie pharmaceutique. Pendant 18 ans, elle exerce diverses fonctions, dans différents laboratoires. Au fil des années, elle prend des responsabilités importantes. Elle explique : « j’avais en charge des équipes qui intervenaient sur de multiples projets ; cela nécessitait de prioriser et d’arbitrer en permanence; ce quotidien est extrêmement stimulant. Toutefois, ces responsabilités exigent aussi un rythme de travail très soutenu et je prenais conscience de la complexité des circuits de prises de décisions dans un univers confronté aux problématiques de restructuration ». Avec du recul, Cécile se rend compte qu'elle ne s'épanouissait plus comme elle le souhaitait.
Alors à 45 ans, elle se remet en question et le changement de vie professionnelle entre dans le champs des possibles. Que pourrait-elle faire ? Son avenir professionnel lui semble flou. La seule chose qui la guide est la motivation tenace de se lancer dans la création d'entreprise, de retrouver sa liberté et de décider par elle-même : « j’avais envie de créer mon entreprise et de veiller à l'équilibre précieux entre ma vie personnelle et professionnelle. »
Une recherche internet et tout bascule !
Cécile commence à faire des recherches sur internet pour y trouver des informations sur les franchises et les différents montages financiers. C’est ainsi qu’elle découvre par hasard le monde de la petite enfance. Elle n’a pourtant aucune connaissance dans ce domaine mais une présentation concernant la création de micro-crèches attire son attention. "Nous n'avions pas fait le choix de la crèche pour nos enfants et j'ignorais l'existance du concept de micro-crèches. Et pourtant, cette présentation m'a happée. J'ai immédiatement compris que ce type d'activité correspondait à mes aspirations".
C’est donc tout naturellement qu’elle demande une brochure de l'organisme qui accompagne les porteurs de projet de création de micro-crèches. Deux semaines plus tard, elle est appelée par un consultant de cet organisme : « J’étais prise de court, je n'avais pas du tout évolué dans ma réflexion et je me sentais mal à l'aise. Toutefois, quelques questions me taraudiaent et nous sommes restés 30 minutes au téléphone. »
Nous sommes alors en novembre 2015 et cet échange devient l'un des éléments déclencheurs dans sa prise de décision. À partir de ce moment-là, l’idée de créer sa propre micro-crèche ne la quittera plus : « Cela me ramenait à des ressentis très personnels et probablement enfouis depuis très longtemps. Le contact avec les enfants nous ramène à l'essentiel; veiller sur eux nous inscrit dans un quotidien apaisant. »
La micro-crèche ou rien
« Je n’ai jamais eu peur » affirme Cécile. Le secteur de la petite enfance étant en plein développement, elle a conscience qu’elle ne prend pas un risque économique inconsidéré, notamment grâce à ses connaissances sur le business plan : « J’y suis allée de manière très intuitive ».
Le projet tient son origine dans le concept même de micro-crèche : « Une structure à taille humaine, cela m'a aussitôt parlé. Je m'y suis projetée en imaginant un modèle construit sur un accueil de grande qualité et sur son amélioration continue. » Créer un autre type de structure d'accueil n'avait donc aucun sens pour Cécile, et ne s'est jamais présenté dans sa réflexion.
Le recrutement : une préoccupation dans un secteur caractérisé par le mouvement
Cécile a voulu créer une micro-crèche fondée sur des valeurs orientées sur la recherche permanente de qualité et sur des valeurs humanes incarnées au quotidien par l'ensemble de son équipe. « Il faut être vigilant sur le bien-être de tous : les enfants, les familles et l’équipe. Cela peut paraître fleur bleue mais faire vivre chaque jour ces valeurs n'est pas chose aisée ».
En un an, le projet de création a été monté, ce qui témoigne du peu de difficultés rencontrées. Tout d'abord, elle recherche et trouve rapidement un local à Voisins-le-Bretonneux, dans un environnement qu'elle juge agréable pour l'accueil de jeunes enfants. Cécile entreprend alors les démarches administratives et financières pour mener à bien son projet. Puis l'étape des travaux est entreprise. Une étape compliquée pour cette femme qui ignore tout de la construction ! D'autant plus qu'une erreur sur l'évaluation financière des travaux vient inquiéter le projet. Heureusement, des solutions de financement sont finalement trouvées et le local peut continuer à prendre formes et couleurs.
En décembre 2015, Cécile s'attèle au recrutement de sa future équipe. Tout s'accélère ! Le projet devient opérationnel et le planning doit être précis avec comme date buttoir la date d'ouverture de la micro-crèche. "Le recrutement est une étape fondatrice". Cécile le sait bien, c'est là-dessus que tout va se jouer. La directrice est recrutée en décembre 2015, suivie de trois autres personnes au moins de janvier 2016. Quelques jours avant, l'équipe prend ses fonctions, se découvre, cherche ses marques au sein d'une structure où tout est à créer !
Le précieux sésame, l'agrément du département permettant l'ouverture, est communiqué le 17 février. Plus une minute à perdre, la toute jeune équipe de la micro-crèche Camélon est prête a accueillir les premiers enfants dès le 20 février !
Mais l'expérience des deux premières années pose la question du recrutement et du maintien des salariés au sein de la structure. Pour Cécile, cela devient une préoccupation prioritaire. Plusieurs départs, volontaires ou non sont à déplorer. Actuellement, il s'agit d'une réléfexion clef pour elle, qui est convaincue qu'une équipe professionnelle et stable est un gage de qualité pour la structure.
Des projets pédagogiques plein la tête
Le projet pédagogique est fondé sur l'individualisation de l'accueil, être au plus proche des besoins de chaque enfant et sur la qualité de l'accueil. L'écologie et le rapport à la nature est une valeur prédominante que Cécile a souhaité retranscrire dans sa micro-crèche Caméléon : "Il est proposé aux enfants une nourriture sainte et les circuits courts sont privilégiés. Le gaspillage alimentaire est une lutte de chaque jour, notamment grâce à une démarche partagée avec les familles." Chaque activité proposée, aussi variée les unes que les autres, est adaptée aux besoins de chaque enfant. Et dès que possible, ils investissent le jardin : "Depuis le mois de septembre nous avons un espace extérieur que les enfants apprécient beaucoup. Ils prennent soin du potager !"
Mais Cécile a également à coeur de mettre en place des activités en lien avec les familles : "Une maman russe est venue raconter des histoires dans sa langue natale. Impliquer les familles dans le quotidien de la crèche est un axe fort qui sera développé à la rentrée prochaine".
Depuis plus d'un, la micro-crèche Caméléon a aussi mis en place la langue des signes pour les bébés, un sujet qui sera prioritaire et developpé dans le cadre du projet éducatif dès le mois de septembre.
Reconversion réussie
Cécile est aujourd’hui totalement à l’aise dans son nouveau métier et fière de sa réussite dans un domaine qui lui était complètement inconnu. Elle envisage d’ailleurs d’ouvrir une nouvelle micro-crèche : « le risque économique est limité et aujourd'hui les inconnues du lancement sont évincées. Même si les pré-requis d'un second projet sont différents, il était nécessaire de savoir où j'allais et de m'assurer que je ne me trompais pas avant de penser à une deuxième structure. Et après deux années d'exercice, je peux affirmer que non ...»
Pour aller plus loin, suivre notre formation en ligne : Manager son équipe en micro-crèche.
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