A la Mam Les Chrysalides, les enfants s’éveillent grâce à la nature

Christel Lamy et son mari ont ouvert une maison d'assistantes maternelles aux Touches, au nord de Nantes. Un lieu ouvert sur la nature qui accueille Noa et Lorraine deux assistantes maternelles, et 8 jeunes enfants. Rencontre. 
« J’ai voulu créer le lieu où j’aurais aimé que mes enfants soient accueillis. Un espace ouvert, permettant aux tout-petits de passer du temps dehors, de se ressourcer et d’être en contact avec la nature. »
Telle est la philosophie du projet En Terre a Grandir, créée par Christel Lamy, (incluant la MAM des Chrysalides), diététicienne de formation et mère de deux enfants. Après la naissance de son deuxième, la jeune femme a une prise de conscience, l’envie de faire quelque chose qui a du sens, d’être utile à la société. De par son métier, elle s’intéresse aux troubles de l’oralité et s'aperçoit des effets bénéfiques de la nature. « Il y a des études qui montrent que les enfants qui ont passé du temps dehors, qui ont mis à la bouche des bâtons, de la terre, ont beaucoup moins de problèmes d'oralité, explique-t-elle. Je me suis alors intéressée à la pédagogie, par la nature, et j'ai été prise de passion pour cette approche. » Son envie de créer un lieu qui allie petite enfance et éveil à la nature se concrétise alors dans sa tête. Ce sera une Mam, un modèle qu’elle affectionne et par lequel sont passés ses jeunes enfants, mais une Mam tournée vers la nature et éco-responsable. La jeune femme passe son CAP petite enfance et se forme à la pédagogie par la nature. 

Une Mam avec un impact écologique minime
Avec son mari, elle visite un gîte d’étape situé aux Touches, au nord de Nantes (Loire-Atlantique) et c’est le coup de cœur. Commencent alors des travaux qui dureront presque 2 ans. Le gîte est séparé en deux, d'un côté la maison d'assistantes maternelles et de l’autre l’habitation du couple avec leurs enfants. Et surtout un terrain de 4000 m2 où les enfants pourront faire des dizaines d’expérimentation. La rénovation est longue et complexe, les normes pour pouvoir ouvrir un établissement accueillant des jeunes enfants sont strictes, Christel Lamy veille au grain. La Mam est écologique, des matériaux biosourcés ont été utilisés pour sa rénovation, le chauffage est solaire thermique combiné. « Grâce à tous nos efforts, nous avons atteint le niveau A dans le (DPE), c'est-à-dire la performance énergétique maximum, c’est une fierté », se félicite Christel Lamy. La force du lieu, c’est indubitablement son extérieur. « Le jardin fait 200m2. Nous avons végétalisé l'ancien parking pour permettre aux enfants d’expérimenter dehors : cuisine à gadoue, bac potagers, grimpe d’arbres, il y en a pour tous les goûts. » 

La rénovation retardée
La rénovation tombe en plein pendant la crise avec l’Ukraine et le couple doit faire face à une hausse importante des prix des matériaux, des pénuries, des délais de livraison qui s’éternisent.  Des surcoûts qui n’étaient pas prévus et allongent l’ardoise. Christel Lamy et son mari ont fait un prêt personnel pour financer l’achat du gîte et n'ont eu accès à aucune aide car il ne s’agit pas d'un local professionnel. Malgré les difficultés, ils tiennent bon, leur Mam verra le jour, et tant pis si les travaux durent deux années au lieu d’une. Et le rêve se réalise enfin. La Mam Les Chrysalides a ouvert ses portes il y a quelques semaines. Le couple a remis les clefs à Noa et Lorraine, les deux assistantes maternelles qui vont gérer l’aspect pédagogique du lieu. « Elles sont très enthousiastes, la démarche écologique s’inscrit totalement dans leur projet, ajoute Christel Lamy. Et l’idée du club nature les intéresse aussi beaucoup. » 

De la Mam à la formation des professeurs des écoles 
Le Club Nature (à destination des 3/9 ans), c’est un peu la cerise sur le gâteau. Une extension de la MAM qui accueillera les plus grands à la sortie de l'école, le mercredi, les vacances scolaires afin qu'ils puissent passer du temps dehors, dans un lieu sécurisé, tout en étant encadrés. Ouverture prévue au printemps. 
Christel Lamy porte personnellement ce projet. Elle a pu observer à maintes reprises les bienfaits des activités en extérieur. « Des enfants qui jouent dehors ne se chamaillent plus. Ils collaborent, apprennent à trouver des solutions par eux-mêmes et explorent leur environnement avec tout leur corps. » Elle prévoit également de développer des formations pour encourager les instituteurs à se lancer dans l’école du dehors et tout cela, en maintenant son activité de diététicienne spécialisée petite enfance. Tout un programme !
 
Article rédigé par : Candice Satara
Publié le 15 février 2024
Mis à jour le 19 février 2024