La ville des Lilas se mobilise pour les assistantes maternelles

Aux Lilas, l’accueil individuel fait jeu égal avec l’accueil collectif. Le fruit d’une politique du service petite enfance de la municipalité.  
Changer le regard porté sur l’accueil individuel
Aux Lilas comme ailleurs, lorsqu’il n’y avait plus de place en crèche, les parents confiaient leurs enfants à une assistante maternelle. C’était leur plan B. Afin de combattre cette idée, le service petite enfance de la ville a décidé de mener des actions de communication et d’information sur l’ensemble des modes d’accueil. Les familles peuvent maintenant faire un choix et ne pas se tourner automatiquement vers la crèche. Le but n’est pas d’opposer l’accueil individuel et l’accueil collectif, mais d’expliquer aux parents que le plus important, c’est d’opter pour la meilleure solution pour eux et leur enfant en fonction de leur style de vie et de leurs besoins.  

Toutes les familles en demande de modes d’accueil sont reçues individuellement. Et explique l’adjointe au maire à la petite enfance, Madeline Da Silva, « on est à l’écoute de leurs inquiétudes et préjugés ». Toute la politique petite enfance est tournée vers cet objectif : changer le regard des parents sur le mode d’accueil individuel et démonter tous les préjugés du métier d’assistante maternelle. Aujourd’hui, cela permet aux assistantes maternelles d’être le premier mode d’accueil des Lilas et d’être un vrai choix pour les parents. 

Des réunions d’informations systématiques
Tous les deux mois, le RAM (relai assistantes maternelles) et les directrices de crèches se réunissent avec des parents ou futurs parents. L’idée est de présenter les avantages et les inconvénients de chaque mode d'accueil, pour que les parents s’interrogent sur leur souhait d’avoir une place en crèche. 
Pour approfondir, des petits-déjeuners autour de l’accueil individuel sont organisés et financés par la mairie. Ils permettent aux parents ayant recours à une assistante maternelle d’expliquer aux autres parents comment ça se passe. « C’est mieux que de passer par la mairie. Les familles savent que ce qui est dit est vrai, et puis rien ne vaut le partage d’expérience » explique Madeline Da Silva.  
 
“Je ne suis pas un plan B”
Le fascicule, « Je ne suis pas un plan B » est distribué à tous les parents. Il a pour but de démonter les préjugés sur le métier d’assistante maternelle (ce n’est pas un accueil de qualité, la professionnelle remplace la maman, ou ça ne prépare pas assez l’enfant à l’entrée en maternelle...). 
« On a tenté de le rendre ludique pour que les familles s’y intéressent et aient envie de le lire » souligne l’adjointe au maire. Sous forme de bande dessinée, les bulles se répondent, comme si les parents énonçaient un préjugé et une professionnelle le dément. Par exemple, « On m’a dit que les assistantes maternelles mettaient les enfants toute la journée devant la télé ! » , « L’assistante maternelle, professionnelle petite enfance, propose à vos enfants de multiples activités. La télévision n’est que très peu présente dans son quotidien, et si vous y êtes opposé, dites-le ! ». 

Enfin, chaque parent habitant Les Lilas reçoit une pochette pour une meilleure orientation sur les modes d’accueil. Elle contient toutes les informations dont les parents ont besoin pour organiser leur vie de famille. 


Des assistantes maternelles valorisées et moins isolées  
La dernière action de la mairie : un court-métrage intitulé « Assistantes maternelles, leur métier », financé par la Caisse Nationale d’Allocations Familiales (CNAF). On y voit les assistantes maternelles en train de travailler, avec des commentaires de parents en voix off. L’idée étant de montrer les liens qui se créent entre la professionnelle et les familles et de donner à voir le quotidien d’un enfant accueilli chez une assistante maternelle. Plus efficace qu’un grand discours, cette vidéo a un réel impact auprès des parents mais aussi des assistantes maternelles. (voir vidéo ci-dessous)

Grâce à elle et à toutes les autres actions menées, elles se sentent valorisées. Leur travail est reconnu, au même titre que le travail des professionnelles de crèche. 
Cette mobilisation a valorisé leur profession. Les familles ont compris la façon dont les assistantes maternelles exercent leur métier. Ils ont découvert qu’elles ne sont pas si isolées et que grâce au RAM, elles peuvent travailler en binômes ou en réseau, qu’elles ont droit à la formation continue, etc. Bref, des vraies pros ! 

Objectif atteint pour Madeline Da Silva : « aujourd’hui aux Lilas, le mode d’accueil individuel est au même niveau que l’accueil collectif ».  Avec des parents satisfaits, libres de leur choix et des assistantes maternelles enfin reconnues. Une happy end en quelque sorte. 

 
 
Article rédigé par : Julia Dumoulin
Publié le 06 juillet 2018
Mis à jour le 06 juillet 2018