Reconfinement et assistantes maternelles : ce qui change, ce qu’elles veulent
• Les consignes destinées à être intégrées au guide ministériel « COVID-19 et modes d’accueil du jeune enfant » précisent que l’accueil en MAM est maintenu (en pleine capacité d’accueil). En cas d’absence d’une ou plusieurs professionnelles de la MAM, une assistante maternelle est autorisée à accueillir seule dans les locaux de la MAM, les enfants qui lui sont confiés.
• Les RAM et les crèches familiales continuent de fonctionner normalement puisque les rassemblements de professionnels et d’enfants demeurent possibles dans le respect de règles précises telles que :
-Groupes d’enfants distincts (20 enfants conseillés, 30 au maximum).
-Port du masque pour tous les professionnels (et les parents)
-Inscription préalable ou tenue d’un registre précisant pour chacun des professionnels et enfants présents (heure, adresse et téléphone). Ce registre étant confidentiel et utilisé uniquement pour faciliter le contact-tracing.
Pour Sandra Onyszko de l’Ufnafaam, « l’ouverture des RAM est une bonne chose car durant le confinement et de déconfinement progressif du printemps dernier nombre d’assistantes maternelles avaient souffert d’isolement. Par ailleurs ajoute-t-elle pour les enfants rencontrer d’autres enfants est aussi important ». Marie-Noëlle Petitgas, présidente de l’Anamaaf note que ces précisons du guide sont utiles car déjà « certaines communes avaient décidé de fermer les lieux de rassemblement comme les Ram ou les locaux communs des crèches familiales ».
• Dans tous les modes d’accueil (y compris les RAM), application stricte des gestes barrières et renforcement des exigences en matière de nettoyage.
-Aérer les locaux régulièrement (10 à 15 minutes toutes les 2h)
-Nettoyer régulièrement au cours de la journée les surfaces fréquemment touchées par les enfants et les adultes
-Nettoyer systématiquement les sols et surfaces touchés par les enfants
-Laisser des lots limités de jouets et jeux pour un groupe d’enfants et les changer lors d’un changement de groupe
-Se laver les mains régulièrement au cours de la journée
-Veiller à la disponibilité de masque pour les professionnels.
A propos des masques : jusqu’à présent les assistantes maternelles quand elles sont à leur domicile ne doivent le porter que lors de contacts avec les parents, l’Ufnafaam et l’Anamaaf ont été consultés par le Ministère sur le point de savoir s’il fallait le rendre obligatoire toute la journée quand elles sont en seule présence des enfants. Les deux organisations sont d’accord : les journées des assistantes maternelles sont trop longues pour que le port du masque en continu soit supportable. En revanche, elles considèrent que quand la distance d’un mètre n’est pas possible à respecter (change, repas, câlins ou jeux), il peut être judicieux de préconiser le port du masque. Le Ministère tranchera après avis du Haut Conseil de Santé Publique.
• Les PMI et CAF sont appelées à renforcer leurs capacités d’accompagnement et de conseil des professionnels en particulier des assistantes maternelles.
- Un Référent COVID-19 Petite Enfance désigné dans chaque service départemental de PMI pouvant être contacté facilement par mail ou téléphone
- Encourager les RAM à renforcer leur rôle de relais d’information
- Concevoir de manière partenariale un service à même de répondre à toute question relative à des difficultés entre assistant maternel et particulier-employeur née de la crise épidémique.
Ce que souhaitent les organisations représentant les assistantes maternelles
• L’accès au dispositif d’activité partielle
Lors du précèdent confinement le chômage partiel avait été étendu de façon dérogatoire aux assistantes maternelles l’Anamaaf et l’ufnafaam souhaitent que ce soit à nouveau le cas. Pour Sandra Onyszko c’est essentiel : « certains assistants maternels gardent les enfants de parents travaillant en restauration ou dans des commerces qui sont donc au chômage aujourd’hui... Il est certain qu’ils garderont leurs enfants. Pour les assistantes maternelles ce n’est donc pas neutre. Parfois il y a aura des ruptures de contrats et les assistantes maternelles devront s’inscrire au chômage. Quand ces parents reprendront leur activité professionnelle, il n’est pas certain non plus qu’ils retrouvent leur place chez l’assistante maternelle. Pour sécuriser les assistantes maternelles comme leur employeur le dispositif d’activité partielle est nécessaire ».
• Limiter au maximum les tracasseries administratives
Autre point d’inquiétude pour l’Ufnafaam, les paperasseries dues aux attestations de sortie. « C’est très compliqué, ne serait-ce que pour aller chercher un enfant en périscolaire, l’assistante maternelle doit remplir une dérogation professionnelle pour elle, et une dérogation pour chaque enfant ! Idem pour une éventuelle sortie au RAM. Cela risque d’être très fastidieux et de leur prendre beaucoup de temps. D’autant que selon nos informations, il faut renouveler ces attestations chaque jour ».
• Ré-autoriser, à titre dérogatoire, l’accueil d’enfants en surnombre pour les assistantes maternelles volontaires
C’est une possibilité que soutient l'Anamaaf. Marie-Noëlle Petitgas insiste : « c’est une de nos demandes qui dans la situation actuelle nous parait particulièrement importante. Il faut de la souplesse. Une assistante maternelle malade par exemple doit pouvoir demander à une collègue ou deux d’accueillir les enfants qu’elle garde habituellement ».
• Une communication envers les parents sur les consignes sanitaires
L’Anamaaf souhaiterait aussi que le gouvernement communique en direction des familles pour leur faire prendre conscience de l’importance des consignes sanitaires : gestes barrières, masques etc. « Nous avons constaté note Marie-Noëlle Petitgas que nombre de parents aujourd’hui s’agacent des précautions prises par leur assistante maternelle. Il y a depuis la rentrée un certain relâchement sur ce point, ce qui provoque pas mal de tensions entre les assistantes maternelles et leurs parents-employeurs ».
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