Une page se tourne. Par Anne-Cécile George
Directrice de crèche, infirmière-puéricultrice
Personnellement, j’ai dû quitter 25 professionnels avec qui j’avais inéluctablement tissé des liens. Chacun à sa manière m’a apporté son petit plus qui vous bonifie et vous pousse à aller plus loin (la bonne humeur de l’une, les lectures de l’autre, les idées et les projets de tous). J’ai appris tellement de choses à leurs côtés. Même si tout n’a pas toujours été simple avec des décisions difficiles à prendre (l’annonce du « plus de bonbons au gouter d’anniversaire » qui avait un air de « plus de frites à la cantoche ! », il a fallu faire preuve d’une détermination sans faille), les contrats qui s’arrêtent, l’absentéisme (à bas le lundi matin !), on a surmonté des épreuves ensemble, on a appris. Même le contrôle CAF, après trois nuits blanches et un ulcère, j’ai trouvé cela instructif.
Je ne vivrais plus avec l’équipe : les désaccords, prendre son courage à quatre mains pour annoncer un énième changement d’horaires (celui où la professionnelle passe d’un 7h-15h à un 11h-19h), les sorties annulées au mois de juin (parce qu’elles ont été programmées le seul jour pluvieux du mois), les gâteaux de Linda, les retards des parents, les arêtes dans le poisson, les pique-nique avec des chips ( !!!), les fêtes de fin d’année avec DJ Afaf aux platines (qui balance du pur son comme « Meunier, tu dors », et j’en passe !), les évacuations incendie en plein hiver, les menus japonais du midi, les enfants d’âge préscolaire qui ont fait le tour de la crèche et tentent le tout pour le tout pour ne pas se faire oublier (et ils resteront à jamais gravés dans nos mémoires), la crèchite (aka : toute maladie infantile attrapée quand tu commences à travailler en crèche et que ton immunité manque d’entraînement), les couscous en équipe, les jeux de piste lors des journées pédagogiques , les réunions avec le psy où le silence est d’or, les fous rires pour rien du tout, parce qu’on est fatigué, parce qu’on aime notre métier.
Une belle aventure se termine. Je garderais en mémoire tous ces jolis souvenirs, et ça c’est comme « fastercard », ça n’a pas de prix.
A tous je vous souhaite un bel été ensoleillé !
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