Jean-François, auxiliaire de puériculture : « A 14 ans, j’ai su que j’étais fait pour la petite enfance »
Le déclic petite enfance, Jean-François Delhay l’a eu à 14 ans. Il fait son stage d’observation de troisième dans l’école maternelle de son village. Il se sent tout de suite dans son élément, les enfants et les parents l’adorent, sa carrière de baby sitter commence. « D’ailleurs, se souvient-il aujourd’hui, mon deuxième stage d’observation je l’ai fait chez un coiffeur ami de mes parents. Et là en revanche c’était l’horreur, ça ne me plaisait pas du tout ! ». Sa voie, ce sera donc un travail auprès des jeunes enfants.
En seconde SES, il va voir son conseiller d’orientation : il veut devenir instituteur de maternelle. Pas possible, lui répond-il, le métier c’est professeur des écoles, et tu peux être nommé en CM2 ou CE1 pas forcément en maternelle. Une réponse qui ne convient pas au jeune homme, car il a vraiment envie d’être avec des petits. Le conseiller d’orientation en revanche ne lui parle ni de la formation d’auxiliaire de puériculture, ni d’éducateur de jeunes enfants, ni même du CAP petite enfance. Il n’empêche, Jean-François, déçu mais sûr de sa « vocation », ne baisse pas les bras.
Une école d’auxiliaires de puériculture en Belgique
Il trouve une école d’auxiliaires de puériculture en Belgique. « Pas de concours, pas besoin du bac, c’est une formation en trois ans que l’on peut commencer dès la fin de troisième. Et à la fin on a une équivalence bac. » Il est sûr de lui, de son désir de travailler en petite enfance. Pourquoi attendre le bac et une formation d’un an en France ? Il plonge et intègre le Centre scolaire de Don Bosco à Quiévrain pour trois ans. Une solide formation théorique mais aussi beaucoup de stages qui le confortent dans son choix. « Dès mes premiers stages en crèche, dit-il, j’ai su que j'avais trouvé ma voie. C’était comme si j’étais fait pour ça. Pour moi, c'est comme si c’était inné de prendre soin des jeunes enfants. »
Ils étaient de nombreux Français dans cette école, mais seulement 3 garçons et il le sera le seul à finir ! A l’issue de cette formation, il pourrait poursuivre vers des études d’EJE ou d’infirmier. Mais ces formations ne sont pas reconnues en France contrairement à celle qu’il vient de terminer.
Dès lors, diplômé à 20 ans, il retrouve la France où son diplôme est validé soit après trois mois de stage, soit après un oral.
Auxiliaire de puériculture depuis 10 ans, il aime toujours autant son métier !
Après un premier poste dans une crèche associative, Jean-François rejoint le réseau Rigolo Comme La Vie d’abord à Villeneuve-d’Ascq puis depuis six mois à la crèche RCLV-La Sauvegarde du Nord à Lille. Cela fait presque 10 ans qu’il est AP. Il prend toujours autant de plaisir à « accompagner les enfants à bien grandir, soutenir la parentalité … ».
Il n’a jamais eu de difficultés à trouver un poste même s’il reconnaît que les questions étaient sans doute plus incisives, les entretiens plus pointilleux. Tout comme il a toujours eu des relations cordiales avec ses collègues. « En général, explique-t-il, les équipes et les familles sont contentes qu’il y ait de la diversité dans les crèches. C’est un plus pour les enfants.» Mais il reconnaît volontiers que parfois il a senti quelques réticences. « Je me souviens d’une grand-mère qui était inquiète que je puisse changer la couche de sa petite fille. Il faut être à l’écoute de cette peur qui peut être légitime. C’est à nous les hommes de montrer que c’est notre métier et qu’on a toute notre place. »
Envie d’évoluer mais pas de changer de métier
Son avenir ? Avoir des responsabilités de direction adjointe ou direction. En passant une VAE d’EJE ou pas … « car peut être, espère-t-il, qu'avec la réforme, les AP auront un peu plus de perspectives de carrière. Et j’aimerais évoluer avec ce diplôme. Auxiliaire de puériculture, c’est mon métier, je l’ai choisi et je l’aime. Mais oui j’aimerais être adjoint ou directeur car les tâches administratives m’intéressent aussi. »
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