L’ANPDE publie son livre blanc sur l’avenir du métier d’infirmière-puéricultrice

L’Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Étudiants (ANPDE) vient de publier son livre banc. Préparé par une enquête nationale auprès de ses adhérents et non adhérents sur les enjeux et évolutions du métier d’infirmière-puéricultrice, il émet 92 propositions couvrant les 6 secteurs d’activités de la profession pour « construire le métier de demain » et assurer des soins de qualité aux enfants. L’essentiel des propositions concernant les modes d’accueil. Avec Charles Eury, président de l’ANPDE.
Durant un mois au printemps 2018, l’ANDPE a sondé ses adhérents et non adhérents, via une grande enquête nationale en ligne. L'idée était de permettre aux infirmières puéricultrices en poste ou en formation de s’exprimer. De connaître leur ressenti sur leurs conditions de travail, mais aussi de recueillir leurs souhaits sur les évolutions de leur métier. Objectif : déterminer leurs place et rôle dans le système de santé en mutation.
A partir de ces résultats et après un travail en commissions, l’ANPDE formule un ensemble de propositions concernant tous les secteurs d’activités de cette spécialité « puériculture ». C’est l’objet du livre blanc qui vient juste d'être publié en ligne.
Charles Eury, le président de l’ANPDE, précise « Nous savons désormais que l’impact de la prévention et de la qualité des soins proposés à l’enfant d’aujourd’hui sera majeur pour l’adulte de demain. Pour le soigner, le guider et l’accompagner lui et ses parents dans sa prise en soin parfois complexe, nous avons souhaité à travers ce livre blanc décliné les évolutions nécessaires à la spécialité de puéricultrice pour garantir son avenir ».

92 propositions pour les 6 secteurs d’activités
L’enquête a porté sur toutes les facettes du métier-d’infirmière puéricultrice diplômée d’état (IPDE) et les propositions s’organisent autour des six secteurs d’activités du métier : le milieu hospitalier, la Protection maternelle et infantile (PMI), les modes d’accueil, la protection de l’enfance, le milieu scolaire et l’exercice en libéral.
Toutes visent à garantir à l’enfant et à sa famille des soins adaptés, réalisés par des professionnels de la santé de l’enfant de 0 à 18 ans. Toutes mettent en évidence la qualité de la prise en charge et une nécessaire évolution de la formation IPDE. Toutes militent pour une pratique du métier en partenariat avec les autres professionnels de santé ou de l’enfance, médecins ou EJE par exemple. Enfin nombre d'entre elles reprennent et valorisent des pratiques de terrain, pour les formaliser et pouvoir les généraliser.  
A noter aussi que ces propositions s’inscrivent dans le contexte actuel de réforme des politiques de santé. Et font écho notamment à la concertation que viennent de lancer Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, et Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, sur le Parcours santé-accueil-éducation des 0-6 ans.

L’intervention d’une puéricultrice dans chaque EAJE
L’ANPDE est très attachée au respect des normes d’encadrement de façon quantitative et qualitative. Et donc aux qualifications professionnelles les plus élevées.

« Nous formulons des propositions nouvelles pour valoriser les compétences des puéricultrices dans les modes d’accueil, » souligne Charles Eury. Et de poursuivre : « Nous sommes favorables à ce que les puéricultrices interviennent systématiquement dans toutes les structures d’accueil du jeune enfant. Quand elles ne sont pas en poste (en tant que directrice ou adjointe), nous souhaitons que des puéricultrices-référentes (éventuellement exerçant en libéral) interviennent ponctuellement. »


L’ANPDE suggère que les puéricultrices puissent procéder à des visites d’accueil préalable à l’entrée en crèche. « Et pourquoi ne pourraient-elles pas effectuer des certificats de vie en collectivité au même titre que les médecins référents quand ceux-ci ne sont pas disponibles ? » interroge Charles Eury. A charge pour elles bien évidemment d’orienter l’enfant et sa famille vers le médecin-référent si nécessaire. Il n’est pas question de remplacer le médecin mais bien de travailler en complémentarité avec lui. Tout comme il parait normal que les IPDE puissent réévaluer les Projets d’accueil individualisé (PAI) établis par le médecin. Voire, en pratique avancée, de les réaliser elles-mêmes.

Enfin le livre blanc propose de supprimer l’exigence d’expérience professionnelle de 3 ans, avant le la prise de fonction de direction en EAJE. « Les IPDE ont les compétences pour diriger un EAJE dès leur sortie de formation. Et ce sera d’autant plus vrai à l’avenir puisque la réingénierie du diplôme actuellement en cours renforce l’aspect management de la formation, » affirme Charles Eury.

Renforcer et clarifier le rôle des puéricultrices en PMI
Dans le même esprit, les propositions visent à préciser officiellement la place des IPDE dans les services de PMI (place qu’elles occupent de facto dans nombre de départements). Rôle renforcé, clarifié (et harmonisé entre les différents départements) pour effectuer des consultations de manière autonome en centre de PMI ou en école maternelle, prescrire et réaliser les vaccinations obligatoires mais aussi pour l’octroi des agréments aux assistantes maternelles ou les contrôles des modes d’accueil. Ces propositions s’inscrivent dans une démarche plus globale de rénovation de la PMI. L’ANPDE est une des organisations fondatrices de la plateforme « Assurer l’avenir de la PMI », qui avait été reçue par la ministre des Solidarités et de la Santé avant l’été et qui vient d’être auditionnée par la députée Michèle Peyron, à qui le Premier ministre a confié une mission d’évaluation de la PMI.
Pour le moment le livre blanc n’a pas été remis officiellement à la Ministre, mais un rendez-vous a été demandé.


Accéder à l’intégralité du livre blanc
Article rédigé par : Catherine Lelièvre
Publié le 07 octobre 2018
Mis à jour le 03 juin 2021