Damien Lanneau, Atsem : « J’ai une vraie place pédagogique auprès de l’institutrice »
La vocation de Damien, c’est d’abord l’histoire d’une rencontre avec les tout-petits. « J’étais vendeur en prêt-à-porter, un métier dans lequel je ne m’épanouissais pas, se souvient Damien. Je cherchais donc à me reconvertir. Et le hasard a fait que je suis devenu « tonton » pour la première fois, à ce moment-là. » De cette première rencontre, il garde l’envie de mieux connaître l’évolution et les apprentissages des enfants jour après jour, de découvrir ce milieu de la petite enfance jusqu’alors inconnu. « J’ai donc commencé par un CAP petite enfance en 2014. Mes nombreux stages en tant qu’ATSEM m’ont convaincu qu’exercer à l’école plutôt qu’à la crèche était ce qui me plaisait le plus pour le rythme des journées, la communication avec les enfants, l’environnement de l’école… Alors je me suis lancé et j’ai passé le concours (de la fonction publique territoriale) », raconte Damien.
Un regard très positif sur un rôle parfois ingrat
Au quotidien, Damien est donc Atsem dans une classe de toute petite section et petite section de 21 enfants. Il forme un binôme efficace avec l’enseignante qu’il seconde et soutient dans toutes les activités mises en place. « J’ai une vraie place pédagogique auprès de l’institutrice qui me permet d’entretenir un lien de confiance avec les enfants. Je suis présent et je participe à leur évolution, c’est très important ! » Damien accompagne également les enfants dans tous les temps de la journée, de la sieste à la cantine puis au périscolaire, mais s’assure aussi de l’hygiène et du ménage de la classe. Une tâche qu’il prend à cœur de manière très positive : « Je le fais pour les enfants. J’aime qu’ils arrivent le matin et soient heureux de trouver la classe propre et bien rangée. Ils savent qu’il y a eu quelqu’un derrière pour le faire... »
Un Atsem tout aussi maternant et bienveillant
Il faut l’admettre, la profession d’Atsem est un métier très féminisé. A l’école la petite Fadette comme dans sa région, Damien est le seul homme à exercer ce métier qui a pourtant plus que jamais besoin de figures masculines. « Au départ j’étais un peu gêné. On a souvent une mauvaise image des hommes qui travaillent auprès des enfants. Avec toutes les affaires d’attouchements qu’il y a pu y avoir, beaucoup de parents sont suspicieux, admet Damien. C’est vraiment dommage pour notre métier car les enfants ont aussi besoin d’une figure masculine que je leur apporte, et je pense que c’est un vrai plus pour l’école ! » Pour Damien ça ne change rien. En étant bienveillant et maternant, le lien de confiance se crée tout naturellement, aussi bien avec lui qu’avec ses collègues féminines, même s’il met parfois plus de temps à s’instaurer… Sa plus grande satisfaction, c’est de voir les enfants arriver avec le sourire le matin, et de tisser une vraie relation de confiance aussi avec les parents.
Une charte pour plus de reconnaissance
Si Damien a trouvé un bel équilibre dans l’école maternelle où il exerce ce n’est pas toujours le cas des Atsem qui revendiquent de manière générale plus de reconnaissance, pour redorer l’image d’un métier de l’ombre pourtant indispensable au bon fonctionnement des classes et de l’école. « Il faudrait notamment aider les Atsem à former un bon binôme avec les enseignants qu’ils accompagnent », réclame Damien au nom de ses pairs. « Dans certaines communes, collectivités ou départements, souligne Damien, des chartes instaurant un socle avec des règles communes ont déjà été signées, cela donne un document de référence sur lequel s’appuyer. » Une charte nationale devait être mise en place par l’Etat et l’Association des Maires de France pour améliorer les conditions de travail des Atsem et faciliter leur départ en formation, elle n’a pas encore abouti. A suivre…
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