"Petite Marelle" : la rencontre entre économie circulaire et démarche éco-responsable
Cela fait plus de quinze ans qu’ils attendaient ce moment. Depuis leur rencontre sur les bancs de l’école, Baptiste et Adrien ont cette envie de porter un projet entrepreneurial ensemble. Aujourd’hui, il voit le jour avec « Petite Marelle », une plateforme de location de jouets pour les 0-3 ans, pensée spécialement pour les professionnels de la petite enfance. « Au départ on souhaitait faire une offre pour les particuliers et une autre pour les pros, mais on s’est vite concentrés sur les pros», précise Adrien. En parallèle, les deux créateurs se renseignent sur le secteur du jouet, et rencontrent un grand nombre de directeurs de crèche et d’assistantes maternelles. « Ces discussions, nous on montrés qu’il y avait une réelle demande de ce côté, explique Adrien. L’idée d’apporter quelque chose en plus aux professionnels qui s’investissent beaucoup pour les enfants et leur éveil, cela nous tenait d’autant plus à coeur ».
Pour orienter au mieux leur offre, Baptiste et Adrien se sont bien entourés. Ils ont rapidement intégré un incubateur Unitec à Bordeaux pour 1 an et se sont en parallèle appuyé sur leur « comité stratégique ». Composé de deux personnes issues de la petite enfance - une directrice d’école qui promeut la pédagogie active et une autrice - et de deux autres personnes plus tournées vers l’innovation, les créateurs de « Petite Marelle » se sont vite sentis rassurés quant à la qualité de leur futur service.
Des jouets qui participent à la préservation de la planète
Les phases de tests avec quinze assistantes maternelles ont également été déterminantes. « Ce fut un élément essentiel, car on a pu penser et modifier les abonnements et la composition des coffrets avec elles » dit Adrien. Aujourd’hui « Petite Marelle » propose des abonnements de six mois et trois types de coffrets différents. Les douze jouets (et maxi jouets : cubes de motricité, jeux de plateau…) qui se trouvent à l’intérieur possèdent tous des vertus pédagogiques pour l’enfant, et sont conçus avec des matériaux nobles tels que le bois, le caoutchouc naturel ou le carton recyclable. Un choix de Baptiste et Adrien qui s’inscrit dans une démarche éco-responsable : « on ne veut pas donner de leçons aux gens, mais cela permet à ceux qui le veulent de s’inscrire dans cette dynamique ».
En plus d’avoir un côté écolo, « Petite Marelle » a choisi l’économie circulaire. Une nouveauté dans le monde du jouet où, contrairement à d’autres secteurs, comme le textile ou le mobilier, l’achat du neuf domine. « On trouvait que c’était un secteur qui s’y prêtait bien car les enfants grandissent, évoluent et se lassent rapidement des jouets » souligne Adrien. Aujourd’hui, plus de 40 millions de jouets sont jetés en France (par an), et leur durée de vie est d’en moyenne 6 mois. Des chiffres effarants, qui ont de suite fait réagir les deux créateurs de la plateforme.
Importer un nouveau mode de consommation qui n’entrave pas l’éveil de l’enfant
« Le but c’est d’initier les professionnels qui le souhaitent à une nouvelle habitude de consommation responsable du jouet, qui n’altère pas l’éveil de l’enfant » explique Adrien. « Petite Marelle » permet, en effet, d’apporter un renouvellement constant des jouets, et par conséquent, d’éviter la lassitude chez les enfants et les pros. Une fois le temps d’abonnement écoulé, les professionnels renvoient le coffret avec tous les jouets à l’intérieur, même ceux cassés. « Il n’y a pas de frais en plus, précise Adrien. L’intérêt c’est de ne pas jeter le jouet mais d’essayer de le réparer, pour le remettre en service ou l’offrir à des associations ». Donner plusieurs vies aux objets est l’un fondement de l’économie circulaire. Si ce dernier est trop cassé pour être réutilisé, il sera alors démonté puis recyclé.
Baptiste et Adrien souhaitent bien évidemment encore développer « Petite Marelle » et étendre leur système d’économie circulaire. « Le site « officiel » vient seulement d’être lancé, souligne Adrien. On va donc prendre notre temps pour les prochaines évolutions ». En attendant, les deux créateurs continuent leurs rencontres avec des professionnels de terrain, pour essayer de mettre en place des offres sur mesure pour les réseaux de crèches et les RAM, MAM… Adrien tient d’ailleurs à rappeler que « même si l’idée est de se faire connaître auprès des pros, la plateforme est ouverte à tous ».
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