Bambini Montessori : le nouveau réseau de crèches lancé par l’Institut Supérieur Maria Montessori

Les crèches dites Montessori se développent à vitesse grand V sur le territoire depuis quelques années, en réponse à un engouement certain pour la pédagogie de la célébrissime médecin italienne. Et cela ne semble pas devoir s’arrêter. En témoigne l’arrivée d’un nouvel acteur sur le marché des crèches. L’Institut Supérieur Maria Montessori (ISMM), en collaboration avec M Education, a en effet décidé de développer son propre réseau de crèches Montessori sous le nom « Bambini Montessori » ainsi que le label « Crèches Montessori de France ». On fait le point. 
7 ans de réflexion
Maria Montessori n’a pas protégé son nom. De fait, depuis quelques années, les structures dites Montessori poussent comme des champignons (voir à ce sujet notre dossier Enquête : la mode des crèches Montessori a-t-elle un sens ?). De quoi faire grincer les dents des puristes… Et notamment celles de l’ISMM, l’un des deux centres de formation en France agréé par l'Association Montessori Internationale. « On peut déplorer que le nom soit un peu galvaudé. On voit, c’est vrai, un peu de tout et de son contraire. Cela a quand même l’avantage de montrer qu’il y a un intérêt pour Montessori. Maintenant, il faut que cet intérêt se traduise sur le terrain de manière authentique », affirme Dominique Grabin, cheffe de projets crèche à l’ISMM. En réaction donc à toutes ces crèches dites Montessori, l’ISMM a souhaité créer son propre réseau de crèches. Un projet toutefois de longue date que l’ISMM mûrit en effet depuis 7 ans et qu’il n’a pas voulu monter seul. « Pour être sûrs de sa viabilité, nous cherchions un partenaire qui puisse nous épauler et nous accompagner sur toute la partie création d’établissement, mais aussi un partenaire qui soit fidèle à la pédagogie Montessori. C’est donc avec M Education qui est spécialisé dans l’ouverture d’écoles maternelles bilingues que nous avons choisi de nous lancer », précise Dominique Grabin.

Des crèches d’application Montessori
A l’image des deux écoles d’application Montessori dont il dispose, l’ISMM a l’ambition de développer des crèches d’application. « La mise en œuvre de la pédagogie se fera dans le respect strict de la pensée de Maria Montessori. Cela passe aussi bien par l’aménagement de la structure, le matériel proposé aux enfants que par la formation du personnel et de la direction à la pédagogie Montessori », souligne Dominique Grabin. En pratique, les professionnels de la petite enfance devront être titulaires d’un diplôme d’état (CAP AEPE, EJE, AP…) mais aussi d’un diplôme ou une certification de l’Association Montessori Internationale (AMI) délivré par l’ISMM ou un autre organisme agréé par l’AMI. « La majorité de nos professionnels de la petite enfance sont des anciens étudiants, d’autres se sont formés à l’étranger », précise-t-elle. En tant que crèches d’application, les structures seront aussi ouvertes aux étudiants de l’ISMM pour leur stage.

Des crèches Psu pour accueillir le plus grand nombre
Contrairement à certains de leurs « concurrents », l’ISMM et M Education ont opté pour la Psu. « Nous avons fait le choix de monter des structures Psu et non pas Paje car nous souhaitions que cette pédagogie soit ouverte au plus grand nombre. Maria Montessori n’avait pas pensé sa pédagogie comme quelque chose d’élitiste. En ce sens également, nous voulons inclure au maximum les familles précaires. Nous allons donc travailler au niveau local avec des associations qui accompagnent notamment des mères isolées, en situation de réinsertion qui pourront réserver des places dans nos crèches pour leurs enfants », détaille la cheffe de projets crèche. A noter : outre la pédagogie Montessori et l’inclusion sociale, l’inclusion handicap est également un axe du projet « Bambini Montessori ».

Trois crèches en prévision
Ce sont donc trois structures qui verront prochainement le jour. A Montreuil d’abord, en septembre 2023. Dans le même bâtiment : une crèche « Bambini Montessori » de 24 places ainsi qu’une école Montessori. Puis à Noisy-le-Sec (26 places), en septembre 2024, et à Versailles (35 places), en septembre 2025. « Nous cherchons vraiment à nous inclure dans l’écosystème local. Notre stratégie, c’est donc à chaque fois de travailler avec les municipalités dès la conception du projet. Pour Noisy-le-Sec et Versailles, les mairies ont d’ores et déjà réservé des places », précise Dominique Grabin.

« Crèches Montessori de France », un label qui se veut gage de qualité
En parallèle de ce nouveau réseau de crèches, l’ISMM et M Education lanceront d’ici l’été le label « Crèches Montessori de France ». « A ce sujet, il y a deux choses. Le label pour les crèches existantes, pour permettre aux parents, aux administrations… d’y voir un peu plus clair dans ce milieu Montessori où on voit un peu de tout. Ce label sera donc gage de qualité et de respect de la pédagogie et du fonctionnement de l’établissement. Et parallèlement, depuis cette année scolaire, pour les porteurs de projet de crèche voulant ouvrir une crèche Montessori, l’ISMM a mis en place une formation éligible au CPF pour les accompagner à inclure des « contraintes » montessoriennes dès la conception du projet. Eux aussi pourront demander le label », indique Dominique Grabin. Concrètement, il sera décerné par l’ISMM à la suite d’un audit de la structure (RH, aménagement, pratique pédagogique, démarche éco-responsable…) pour 3 ans. Un label payant - incluant l’audit et l’accompagnement - dont on ne connaît pas pour l’heure le montant, excepté que ce sera un prix par berceau « par souci d’équité ». A noter : les crèches de ces porteurs de projet ne seront pas des structures « Bambini Montessori ». En effet, l’ISMM et M Education n’ont pas l’ambition, pour le moment, de monter un réseau de franchises, se distinguant ainsi notamment de Neokids Montessori.
Article rédigé par : Caroline Feufeu
Publié le 09 mai 2023
Mis à jour le 11 mai 2023