Contrat de filière Petite Enfance : signature officielle d’Adrien Taquet et Élisabeth Laithier
La première réunion de lancement-présentation a eu lieu quelques jours avant les vacances de Noël. Malgré quelques critiques et les craintes des syndicats que le secrétaire d’État a réussi à apaiser en insistant sur l’indépendance du groupe transversal "droit conventionnel", globalement tous les partenaires ont décidé de jouer le jeu… Après tout, pourquoi ne pas donner ses chances à ce comité de filière puisque toutes les tentatives pour relancer les métiers de la petite enfance ont échoué par le passé. Ce comité pourrait bien, vu l’originalité de la démarche, réussir à fédérer les professionnels, à faire cesser la rivalité entre accueil individuel et accueil collectif, à redonner de l'attractivité au secteur et à créer une véritable filière avec passerelles et perspectives de carrières.
La dynamique est bel et bien lancée car pratiquement tous les partenaires pressentis ont signé ou se sont engagés à signer ce contrat de filière par lequel ils s’engagent à participer aux travaux.
Un comité de filière bien accueilli et suscitant beaucoup d’espoirs
Adrien Taquet et Élisabeth Laithier partagent avec satisfaction ce sentiment que ce nouveau comité de filière a été plutôt bien accueilli. Le secrétaire d’Etat à l’Enfance et aux Familles remarque : « Je crois que c’était une démarche attendue. Réjouissons-nous. Je crois aussi que le choix de la présidente a été appréciée. Élisabeth Laitier est à la fois une experte et une élue de terrain. Les attentes sont nombreuses. Et, elles sont d’autant plus grandes que dans le contexte sanitaire les professionnels ont été beaucoup sollicités. Et je salue à nouveau leur engagement et les en remercie.
De nombreux sujets n’ont pas encore trouvé de réponses. L’ambition de ce comité de filière, c’est à partir d’objectifs communs et de valeurs partagées, d’approfondir ensemble certains sujets et d’ébaucher des solutions. »
Attentes nombreuses et aussi beaucoup d’espoirs. Ce qui est une pression supplémentaire. Le Comité n’aura pas vraiment le droit à l’erreur et devra montrer qu’il est une instance qui peut faire bouger les choses rapidement. Sa présidente Élisabeth Laithier en est parfaitement consciente : « Oui, ce comité suscite beaucoup d’espoirs, note-t-elle. Et nous les partageons. Il va falloir apporter des réponses rapidement pour améliorer la vie des professionnels. Travailler sur l’attractivité des métiers pour que les métiers de la petite enfance aient du succès. Ces espoirs nous obligent tous car les réponses ne pourront être que collectives. Déjà, nous devons documenter ce qui doit l’être : Combien de professionnels manquent ? Quels profils de métiers ? Dans quels territoires ? Ce sera un premier travail. Ensuite, il faudra construire des modèles de réponses concrètes, simples à mettre en œuvre, dont le coût sera connu et qui fonctionnent pour tous. »
« Un diagnostic posé et partagé, des solutions identifiées et construites pour être prêtes à utiliser, ensuite ceux dont c’est la responsabilité décideront et s’engageront ». Voilà en quelque sorte ce qui résume sa méthode de travail et ses ambitions.
Un comité de filière qui devra trouver des solutions « collectivement »
Autre point sur lequel Adrien Taquet et Élisabeth Laithier sont bien sur la même longueur d’onde, c’est l’envie que les groupes de travail de ce comité travaillent en bonne intelligence et qu’au-delà de leurs divergences ou intérêts pas toujours identiques, les partenaires se mettent autour de la table pour trouver ensemble des solutions. Accueil individuel et accueil collectif, syndicalistes et associatifs, gestionnaires publics et privés, gestionnaires et professionnels de terrain etc. Comment faire pour que tous ces participants y trouvent leur compte et que personne ne se sente lésé ou oublié ?
Élisabeth Laitier n’est pas une naïve mais y croit ! « Je crois très fort à l’intérêt supérieur de l’enfant. Je suis persuadée que par le dialogue ouvert, l’écoute et le bon sens, on peut faire converger des idées à partir du moment où les professionnels se sentent considérés. Il faut instaurer une culture commune sur la base de la Charte nationale de l’accueil du jeune enfant. »
Adrien Taquet n’est pas un naïf non plus, et lui aussi veut y croire : « La logique qui nous guide, c’est celle de l’ouverture de bonne foi à toutes les bonnes volontés et à toutes les bonnes idées, dans le respect de chacun et dans un esprit de responsabilité partagée ; Ce qui est attendu du comité de filière, c’est de montrer que des solutions sont possibles, d’expliquer précisément comment elles fonctionneraient, combien elles coûteraient, quelles évolutions de textes elles réclameraient – charge ensuite aux acteurs compétents de décider ou non de leur éventuelle mise en œuvre, en pleine responsabilité et en pleine connaissance de cause. »
« Remédier à court terme à la pénurie de professionnels » : le groupe de travail le plus attendu
La crise de recrutement dans le secteur de la petite enfance est telle que ce groupe de travail se réunira tous les mois. Première réunion prévue le 20 janvier. Ses travaux et recommandations voire solutions sont parmi les plus attendues. Mais le secrétaire d’État comme la présidente du comité ne veulent pas pour autant que la qualité d’accueil, qui passe par des professionnels qualifiés et formés, passe au second plan. La quadrature du cercle en quelque sorte… Mais déterminée Élisabeth Laithier ne part pas battue ! « Dès la réunion du 20 janvier, explique-t-elle, je vais mettre sur la table un certain nombre de thèmes sur lesquels je propose de travailler et d’avancer vite : sur les tensions de recrutement, nous allons lancer une étude géolocalisée pour identifier les catégories de personnels en pénurie et les gels de places en résultant, et donc savoir précisément où agir. Parallèlement, nous allons aussi travailler à des solutions pour soulager ces tensions de recrutement, à la fois à court terme – par exemple, il faudra parler de la question de la reconnaissance des diplômes européens – mais aussi pour susciter des vocations nouvelles : comment faire venir des jeunes vers ces métiers de la petite enfance. Dans cette perspective, l’idée d’une campagne de promotion coordonnée intégrant modes d’accueil individuel et collectif sera proposée, et nous travaillerons aussi sur l’accessibilité financière des formations. »
Et cette façon de faire se retrouvera dans tous les groupes de travail : on met les choses sur la table, on n’élude aucun sujet même ceux qui fâchent ou qui sont « touchy », on échange et on cherche les meilleures solutions.
Un calendrier serré, des ordres du jour pointus
Le règlement intérieur prévoit la constitution d’un bureau dont l’appel à candidature s’est clos le 10 janvier. L’idée est qu’il soit constitué d’au moins un représentant de chaque groupe de travail et des organisations syndicales. Assez démocratique, ce règlement entend donner une large place aux décisions collégiales et même la présidente ne peut prendre de positions publiques engageant le comité sans son aval.
Les dates de réunion des groupes de travail (excepté celui sur le droit conventionnel qui est complètement autonome) ont été programmées pour un an en trois cycles. Chaque cycle (le premier allant de janvier à avril, le second d’avril à septembre et le troisième de septembre à décembre) se conclura par une séance plénière. La première aura donc lieu au printemps et sera probablement l’occasion de à la présenter les réflexions du premier trimestre qui devront rester « confidentiels » jusqu'alors. Enfin, l’ordre du jour des réunions de janvier a déjà été communiqué aux partenaires pour avis.
NB. Cet article a été publié pour la première fois dans La Lettre Hebdo N°30
Connectez-vous pour déposer un commentaire.