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Piloti a un œil bleu
Julien Baer
L'album invite à la contemplation dès la couverture. D'abord par l'attitude du chien qui semble absorber par ce qu'il regarde en l'air. Mais aussi par la qualité du portrait et le lien entre le bleu du ciel et celui de l’œil du chien. Puis, c'est au tour du lecteur de se sentir viser par l'iris bleu et la pupille dessinés au verso de la couverture. Un jeu de regard s'instaure d'emblée.
Dans la page suivante, difficile de ne pas remarquer cet unique œil bleu. Il crève la photo malgré les hautes herbes qui dissimulent légèrement le chien et qui, mine de rien, donnent une indication sur sa taille. Car Piloti est un teckel nain qui a trois mois demain, prévient le texte.
Piloti se lave, Piloti joue, Piloti baille… Mais le texte ne raconte pas les images, laissant le tout-petit les commenter à sa guise. Ce que raconte le texte est plus intime. Le narrateur explore la relation entre lui et Piloti et invite le lecteur enfant, et l'adulte qui lit avec lui, à réfléchir à ce qui relie les humains aux animaux et à les regarder d'un œil nouveau, 17 clichés à l'appui.
Car Piloti est photographié sous tous les angles, dans toutes les postures, l'album alternant plan large, plan serré, gros plan. Parfois, on a envie de le caresser, d'autre fois on imagine ce qu'il pense, voire ce qu'il ressent. C'est surprenant. Cadrages, lignes, ombre et lumière, couleurs… L'imagier photographique se révèle aussi très esthétique et poétique, affûtant le regard de celui qui le scrute et donnant matière à de multiples interprétations.
L'album se termine sur un iris marron et une pupille, le jeu de regard enrichi de multiples émotions. Après l'imagier Beau et bon (2015) sur les sens évoqués en photos, les clichés de Julien Baer traités comme des illustrations proposent cette fois-ci d'éprouver des sentiments. Et ça marche.
À partir de 3 ans
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14,90
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