Même qu’on naît imbattables !
Un film documentaire sur la non-violence éducative
Marion Cuerq et Elsa Moley
Aujourd’hui en Suède, 90% de la population s’accorde à penser qu’il est inacceptable de taper un enfant. Un regard sur l’éducation qui a pris près de 40 ans pour évoluer, depuis que ce pays a adopté une loi interdisant toute forme de violence physique à l’encontre d’un être humain, quel que soit son âge. Une manière pour lui d’appliquer concrètement la Convention internationale des Droits de l’enfant ratifiée en 1989. C’était alors un véritable tournant dans la société, dont 52 pays ont depuis suivi l’exemple en se dotant d’une telle loi. En Europe 5 Etats, dont la France, dérogent encore à la règle.
Dans l’effort de sensibilisation de la société à la non-violence éducative, Marion Cuerq et Elsa Moley apportent leur pierre à l’édifice en signant ce film documentaire qui porte des messages percutants sur la manière de voir et accompagner les tout-petits.
Pendant 1h43, on est transporté dans la société suédoise actuelle où le contraste avec d’autres est frappant. La génération de jeunes parents interviewée a grandi dans une conscience collective où la peur, l’intimidation, les punitions, la violence ne font pas partie des méthodes éducatives. Ainsi quand on leur parle d’actes violents sur les petits ou qu’on leur montre en images, leurs enfants restes muets, ne comprennent pas… et parfois même ne connaissent pas les mots tels que « fessée », « claque ».
Pour les adultes, si eux savent de quoi il est question, ces notions résonnent comme les pratiques d’un autre temps. Alors quand Marion Cuerq leur passe des extraits d’un programme de télévision diffusé sur une grande chaîne nationale en France, montrant une « nanny » malmener un enfant devant ses parents pour les aider en apparence à l’éduquer, la réaction est sans appel. Stupéfaction, incompréhension, dégoût… leur émotion est palpable.
Mais le film n’est pas là pour faire un procès. Il porte au contraire un message d’encouragement et d’espoir en donnant à voir une société qui a su changer progressivement et mettre en œuvre de nouvelles pratiques. On y voit de jeunes enfants découvrir de manière ludique le code de la route sur un mini circuit automobile, des jardins publics où ils peuvent monter sur les cabanes ou jouer au forgeron, des écoles où le bien-être a autant d’importance que l’apprentissage… Et ce sont toutes les sphères de la société qui sont concernées : un programme télévisé jeune public dédié à la compréhension des émotions, un numéro spécial réservé aux enfants qui veulent discuter…
Ce message c’est donc comprendre que les enfants ne cherchent pas la contrariété de l’adulte, ne sont pas des petits adversaires dont il faut vaincre la volonté, mais des petits êtres en développement qui ont besoin surtout et avant tout de son amour, son affection, son attention, sa présence rassurante dans les moments de joie comme de tracas. « En tant que parent, tu ne peux pas être un policier, tu peux seulement être un modèle », affirme Magnus, un jeune papa. C’est en leur montrant leur montrant l’exemple qu’ils deviendront à leur tour des adultes empathiques et bienveillants… et que la violence diminuera.
« Parce qu’on naît imbattables », produit par Topia Productions, est actuellement projeté dans de nombreuses salles en France. Un projet qui vient à point nommé soutenir la proposition de loi contre les violences faites aux enfants portée par les députés Maud Petit et François Michel-Lambert, qui sera une nouvelle fois examinée par l’Assemblée Nationale à la fin du mois.
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