Ma rentrée chez les Bisounours. Par Julie Marty Pichon

EJE, professeur des écoles

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ronde à l
Ma nouvelle année scolaire a débuté depuis plus de 3 semaines. J’ai la chance d’avoir ma classe à temps plein dès mon année de titularisation lorsque presque tous mes collègues de formation sont remplaçants dans plusieurs écoles. Je suis en maternelle avec une classe de 19 élèves de moyenne section. Je suis dans une école où j’ai la chance de bénéficier de locaux neufs. Je travaille avec une équipe d’enseignantes au top qui n’a qu’une idée en tête : le bien-être des enfants.
Tout ça est déjà formidable, il devrait y avoir un bémol et bien non, car de surcroît l’Atsem qui travaille en binôme avec moi est extra ! Toutes les Atsem de cette école sont extra !
Nous sommes certes des personnes très sympathiques, toutes autant que nous sommes, mais ce n’est pas ça qui fait une bonne relation de travail !
On parle souvent de la richesse de l’équipe pluridisciplinaire, certes, mais travailler avec des personnes qui n’ont pas la même formation ni les mêmes missions n’a rien de simple.

Et s’il y a bien un binôme qui doit bien fonctionner à l’école maternelle, c’est bien celui enseignante/Atsem. Trop souvent stigmatisé comme du personnel faiblement qualifié et n’ayant pas de compétences pour faire la classe, on en oublie qu’elles sont le repère, la référente de la journée de l’enfant à l’école. Elles sont tour à tour, animatrice le matin ou après l’école. Elles travaillent ensuite dans la classe avec l’enseignante. Elles s’occupent de la pause méridienne (repas et sieste). Et dans beaucoup d’écoles, ce n’est pas le cas de la mienne, elles font le ménage après la classe. Elles font près de 10h de travail par jour en devant s’adapter à deux organisations différentes : le préscolaire et la classe. Si tout cela n’est pas pris en considération par les enseignantes, cela peut avoir des conséquences sur la relation de travail dans le binôme. Si chacune a ses missions et son rôle à jouer, ces missions restent complémentaires et doivent être respectées de part et d’autre.

 Avant d’être professeure des écoles, j’ai accompagné de nombreuses équipes périscolaires en école maternelle. Je m’attachais alors à bien leur expliquer le quotidien des Atsem et la difficulté de leur tâche et parfois de leur positionnement, toujours à cheval entre deux fonctionnements. Pour autant, une relation de travail de confiance cela s’instaure mais ne se décrète pas.
Pour ma part, soucieuse dès le départ de partir sur de bonnes bases, j’ai d’abord expliqué à ma nouvelle collègue mon parcours professionnel antérieur, mes objectifs pédagogiques, ma façon de concevoir l’accueil des enfants et des familles et de lui demander en retour comment elle voyait les choses. Lorsqu’elle m’a dit qu’elle voulait se documenter avec les vidéos de Céline Alvarez, j’ai compris qu’on serait sur la même longueur d’onde !

Vous me direz, mais c’est le pays des « Bisounours » ton école ! Peut-être ! Mais expliquer ce qu’on fait et pourquoi on le fait, accepter la contradiction de la part d’une collègue qui travaille dans l’école depuis plus de dix ans, partager les projets, favoriser la prise d’initiative, donner les informations nécessaires à la prise en charge des enfants après avoir eu rendez-vous avec les familles, ce n’est tout de même pas si compliqué. Par contre, cela garantit une relation de travail basée sur le respect mutuel des missions de chacune et donc d’une relation de confiance solide à venir. Comme quoi c’est possible dans une école quand tout le monde se donne la peine de travailler dans un seul but commun : le bien-être des enfants !
Je suis heureuse de commencer cette année scolaire  et j’ai hâte de vous faire partager ce quotidien.


 
Article rédigé par : Julie Marty-Pichon
Publié le 30 septembre 2021
Mis à jour le 01 décembre 2021