Sandra Leroy, de libraire à assistante maternelle
Passionnée par les livres, Sandra était depuis quelques années en poste au rayon jeunesse d’une librairie dans la Marne. Mais il y a 14 ans elle décide de changer de voie : “C’était un métier que j’avais choisi et qui me plaisait, j’ai donc préféré partir avant d’être dégoûtée par l’aspect commercial ”.
Pas d’idée particulière de reconversion. “J’avais envie de travailler avec des enfants mais je n’avais aucune qualification pour”. Maman de deux enfants, elle avait déjà employé trois assistantes maternelles et avait donc un regard extérieur sur le métier. “Je me suis dis, pourquoi pas moi ”. Sandra l’avoue, au départ elle voit ça comme une solution de facilité, comparé à la contrainte de devoir passer un diplôme pour travailler en crèche. “Mais maintenant je me rends compte que je n’avais simplement pas envie de travailler en collectivité ”.
La présence d’un Relais Assistantes Maternelles (RAM) près de chez elle, l’a confortée dans sa décision : “Mon but n’était pas de rester isolée, dans ma maison toute la journée. Le RAM m’a permis de découvrir qu’on peut allier autonomie et contacts humains”. Aujourd’hui encore elle le fréquente plusieurs fois par semaine. Cela lui permet de faire des rencontres et d’échanger sur son quotidien avec un bénéfice important pour l’éveil des enfants.
Une formation en plusieurs temps
En 2004, alors qu’elle est toujours libraire, Sandra entreprend les démarches pour demander son agrément. Une fois celui-ci obtenu, Sandra démissionne.
Elle accueille ses premiers enfants en octobre, alors qu’elle n’a toujours pas effectué sa formation. Elle n’en bénéficiera que quatre ans plus tard ! “Cela m’a énormément manqué, mais je n’ai pas attendu pour me former par moi-même avec mes lectures, mes rencontres, ma fréquentation du RAM, en plus des formations continues sur divers sujets que j’ai suivies”.
En 2012, elle décide de préparer son CAP Petite Enfance. D’abord pour sa satisfaction personnelle, ensuite pour anticiper au cas où ce diplôme deviendrait obligatoire pour exercer la profession. Elle passe par une Validation des Acquis d’Expérience (VAE), car explique-t-elle : l'examen classique nécessite des semaines de stage en collectivité difficiles à concilier avec l'accueil des enfants.
Ce travail lui demande énormément de temps, mais elle prend plaisir à le faire. “C'est à la fois un travail compliqué et très intéressant que d'avoir à décrire son activité et sa pratique. Cela force à s'observer, se questionner sur sa manière de faire, de s'organiser...”. Elle obtient son diplôme la même année.
Sandra est aujourd’hui agréée pour accueillir 4 enfants, de 2 mois à leur entrée en maternelle. “Je n’accueille pas de périscolaire par choix. Je préfère m’occuper des plus petits”.
Les surprises du métier
En choisissant le métier d’assistante maternelle, Sandra n’avait pas imaginé à quel point cela modifierai ses habitudes de vie. “Je n’ai pas de pièce dédiée à l’accueil des enfants. Je dois m’arranger pour que la journée, l’espace soit adapté aux petits, et que le soir cela redevienne une pièce de vie ”. Pas imaginé non plus que c’était un métier si physique. “Je m’étais dit, chouette je ne vais plus porter mes cartons de livres ! ” et finalement elle découvre qu’il faut tout de même porter les enfants, s’abaisser à leur niveau… Elle réalise aussi que les enfants peuvent être fatigants et compliqués mais qu’ils apportent tellement en retour.
Les livres au coeur de son projet d’accueil
Sandra aime la relation avec les enfants, “c’est très enrichissant, j’adore me dire que je leur apporte quelque chose de nouveau chaque jour”. Avec les parents ça se passe toujours bien, elle est même devenue amie avec certains.
Autre avantage, son autonomie et la souplesse de son emploi du temps. Elle apprécie que chaque jour puisse être différent, “J’adapte les activités en fonction de la météo, de l’envie, de l’énergie et du ressenti des enfants”.
Son ancien métier de libraire n’est jamais très loin. Elle continue à transmettre sa passion pour les livres. Par exemple en organisant des sorties à la médiathèque, fondamentales pour elle. “Quand je vois le rapport que les enfants ont aux livres, c’est magique. Ils sont toujours demandeurs d’histoires ”.
“Pour moi, le monde du livre reste très important, il fait toujours partie de mon quotidien”.
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