Quand adultes et enfants partagent le même repas à la crèche
Des pratiques différentes selon les structures
Les structures d’accueil qui font le choix des repas partagés le font selon deux formules différentes. Et toutes essaient de préserver néanmoins un temps de pause à la mi-journée pour les professionnels qui en ont bien besoin !
• Les plats des enfants sont disposés en petite quantité dans l’assiette de l’adulte. Ici l’objectif est de goûter et donc d’être acteur du repas pour montrer l’exemple aux enfants tout en restant disponible pour les aider et à leur écoute pour animer les échanges. La vrai pause-déjeuner sera faite un plus tard, dans les conditions normales dans la salle du personnel. Avantage : la pause déjeuner bien identifiée et un repas pris par l’adulte dans de bonnes conditions matérielles. Inconvénient : un grignotage pré-repas qui n’est pas idéal pour l’équilibre alimentaire du professionnel, ni pour sa digestion. Car certaines pros en arrivent à faire quasiment deux repas ! La question des portions peut aussi poser problème, certaines directrices craignant que les adultes ne « piquent » dans les portions des enfants qui n’auraient donc pas tout ce dont ils ont besoin.
• Le repas peut aussi être pris entièrement avec les enfants. Pour que cela fonctionne dans la durée, l’équipe doit pouvoir faire sa pause ensuite pour se ressourcer au calme après la tempête du repas. Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui mangent assis l’estomac bloqué par la faible hauteur de chaise, un roulement des adultes déjeunant à la table des enfants est indispensable, dans le cas contraire, l’épuisement guette et la pratique disparaitra dans le temps... Avanatge : un vrai partage. Une vraie incitation pour les petits à imiter les professionnels. Inconvénient : un moment de repas qui n’est pas un moment de détente pour le professionnel qui ne mange pas dans des conditions de confort et de calme optimales. Gare aux maux d’estomac !
Quels bénéfices pédagogiques ?
En déjeunant avec les enfants, les adultes peuvent vraiment échanger sur les couleurs, les saveurs, l’aspect, la texture, la discussion est bien plus animée surtout quand un aliment reste dans l’assiette car l’adulte ne l’aime pas mais qu’il a fait l’effort de le gouter…comme la consigne donnée chaque jour aux enfants ! Une autre façon de contrer les aliments non appréciés : une animatrice qui n’aime pas les poireaux dit tout simplement que sa maman ne veut pas qu’elle en mange…à l’exemple de certains enfants. Cela passe très facilement, tout le monde est content, elle n’a pas verbalisé son dégout pour ce légume, les enfants continuent leur repas…
Et une chose toute simple est démontrée, les adultes mangent aussi. Ils sont comme les enfants et non justes des êtres ou des « machines » qui prennent justes soins d’eux tout au long de la journée !
Il ressort également que l’adulte est un peu moins tourné vers les enfants, la pression est donc moins lourde pour celui qui mange lentement, qui rechigne sur les légumes, mais comme le regard de l’adulte est déporté et que tout le monde mange, il finit son assiette ! Il n’y a pas d’anticipation sur les éventuelles bêtises : fais pas ci, fais pas ça. La tension baisse, ce qui est très positif pour le niveau sonore de la salle de restauration et la tension psychologique de tout le monde, le repas est un vrai moment de partage éducatif.
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