Absences, horaires : le casse-tête des plannings en crèche !
Des contraintes en cascade
• Première contrainte : Il faut respecter le nombre d’encadrant(e)s « rang 1 » : la présence lors de l’ouverture ou de la fermeture de la structure d’une puéricultrice, d’un éducateur de jeunes enfants ou d’une auxiliaire de puériculture.
• Deuxième contrainte : couvrir l’amplitude horaire de présence des enfants : la crèche a des horaires, pas question, parce que des professionnels sont malades ou en vacances, de les modifier.
• Troisième contrainte : respecter les normes d’encadrement : une professionnelle pour huit enfants qui marchent et une pour cinq qui ne marchent pas. Là encore c’est la loi et le responsable de l’établissement ne peut y déroger.
• Quatrième contrainte : tenir compte de l’organisation générale de la crèche, des plannings qui intègrent des systèmes de roulements à la journée ou le plus souvent à la semaine avec des amplitudes horaires différentes selon que l’on « est du matin ou du soir ».
« Mais la contrainte principale explique Florence Bouillet, ancienne directrice de crèche, aujourd’hui directrice de crèche, c'est que rien ne peut être remis au lendemain. Un enfant n’est pas un dossier, une section ne se gère pas comme une réunion qu’on pourrait déplacer ! Absences ou pas, sous effectifs ou pas il faut assurer l’accueil des petits dans le respect strict des normes d’encadrement. Par ailleurs, les personnes qui travaillent en crèche ont elles aussi des familles et une vie personnelle avec ses aléas ».
Bien souvent la seule solution qu’il reste pour remplacer une absence c’est d’avoir recours aux heures supplémentaires. Mêmes si professionnels acceptent bien volontiers de les faire, ont-ils vraiment le choix ? Soucieux d’assurer un bon accompagnement de l’enfant et de veiller à sa sécurité affective, comment pourraient- ils refuser et ont-ils le droit de refuser ?
Heures supplémentaires : ce que dit la loi… et la pratique
• Cadre légal : le code du travail prévoit un horaire légal hebdomadaire de 35h, 5 jours par semaine.
• L’heure supplémentaire s’effectue à la demande du manager,salarié ne peut pas en prendre l’initiative. C’est un principe clair. Néanmoins dans les EAJE, il peut arriver que pour la sécurité des enfants, en l’absence du manager, un salarié soit amené à en prendre l’initiative. Et objectivement, on ne peut leur reprocher. « Il faut éviter en revanche, explique Florence Bouillet, qu’une salariée en prenne cette initiative pour une tâche qui peut être remise au lendemain. La seule justification acceptable c’est la nécessité de rester en conformité avec les normes d’encadrement ».
• Refuser d’effectuer une heure supplémentaire est une insubordination. Concrètement les managers le constatent : il y a celles qui ne veulent jamais et celles qui au contraire sont toujours volontaires, voire font du zèle ! « Les deux attitudes - qui sont aux extrêmes - sont difficiles à gérer. La directrice doit faire la part des choses. Tenir compte des situations personnelles, s’assurer de la réelle nécessité de l’heure sup et veiller à la cohésion de l’équipe. »
• L’horaire légal maximum hebdomadaire est de 48h. Soit une possibilité de 13 heures supplémentaires par semaine.
• Les heures supplémentaires sont soit payables, soit récupérables et majorées dans les deux cas de 25 % pour les 8 premières heures et 50 % au delà.
• Seuls les cadres autonomes (en forfait jours) et les dirigeants n’ont pas d’heures supplémentaires.
Dans ce cadre légal, le recours aux heures supplémentaires doit rester exceptionnel. « Si cela perdure ou se renouvelle régulièrement, elles deviennent le symptôme d’une organisation à revoir » note Florence Bouillet. Ou signalent un réel sous-effectif qui nécessite d’en parler au gestionnaire de l’établissement.
Quelles autres solutions ?
Y- a t- il des alternatives aux heures supplémentaires ? Il y en a peu et elles relèvent plus du système D et du bon sens. Et surtout elle s’appuie sur la solidarité entre professionnelles. Donc sur l’esprit d’équipe que la direction aura su créer. « Par exemple, explique Florence Bouillet, pour respecter les normes d’encadrement -un adulte pour 5 qui ne marchent pas, 1 pour 8 pour les enfants qui marchent, on peut imaginer une entraide entre sections. Cela permet de fonctionner ponctuellement dans les règles, sans nuire à la qualité d’accueil et sans bouleverser tous les plannings ». Des astuces comme cela, il y en a plein et les directeurs de crèches savent jongler avec. La créativité sert parfois dans l’organisation !
Pour aller plus loin, suivre notre formation en ligne : Manager son équipe en micro-crèche.
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