Troubles du neurodéveloppement (TND) : Emmanuel Macron dévoile la nouvelle stratégie nationale

C’est à la maison de l’autisme d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) que le Chef de l’Etat, Emmanuel Macron, accompagné d’Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, et de Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, a présenté aujourd’hui la « Stratégie nationale 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement : autisme, Dys, TDAH, TDI ». Une stratégie qui fait de nouveau la part belle au repérage et au dépistage précoces, en prévoyant notamment d’insérer dans le carnet de santé un « livret de repérage des signes de développement inhabituel de l’enfant à chaque examen médical obligatoire » ou encore des formations à l’attention (entre autres) des professionnels de la petite enfance.

En France, les troubles du neurodéveloppement concerneraient 1 personne sur 6. Les TND, comme on les appelle, regroupent l’autisme, les troubles Dys (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie, dysphasie), le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et le trouble du développement intellectuel (TDI). Les prévalences de ces troubles étant en augmentation, plusieurs plans ont vu le jour ces dernières années dont, il y a 5 ans, la stratégie nationale pour l’autisme au sein des TND (2018-2022). Arrivée à son terme, une nouvelle stratégie élargie à tous les TND vient d’être dévoilée, par le président de la République, laquelle bénéficiera d’une enveloppe financière conséquente : 680 millions d’euros.

Parmi les actions prévues plusieurs concernent les jeunes enfants et les adultes qui les entourent et les accompagnent au quotidien dont notamment les professionnels de la petite enfance. Voici les principales :

Repérage systématique des écarts de développement pour tous les enfants de la naissance à six ans 
La précédente stratégie avait œuvré pour un repérage et un diagnostic précoces des TND, notamment avec la diffusion d'un livret d’observations partagées auprès des parents et des professionnels de la petite enfance et la création de plateformes de coordination et d’accompagnement (PCO). Grâce à elles (il y en a une centaine sur le territoire), « 55 000 enfants ont bénéficié d’interventions précoces et d’un parcours de diagnostic », au 1er juillet 2023, contre 150 en 2019. La nouvelle stratégie poursuit sur cette lancée et va même plus loin, puisqu’elle vise un repérage systématique des écarts de développement pour tous les enfants de la naissance à six ans. En pratique, « le carnet de santé papier et numérique intégrera le livret de repérage des signes de développement inhabituel de l’enfant à chaque examen médical obligatoire. De même, les questions clés du livret seront intégrées dans les bilans de santé en école maternelle », est-il précisé. 

Des formations sur les TND pour les professionnels de la petite enfance
Afin de sensibiliser aux TND, à leur repérage, d'avoir les clés pour accompagner au mieux tous ces enfants, des formations seront mises en place pour les professionnels de la petite enfance de l’accueil collectif comme individuel, et les professionnels de l’Éducation nationale. 

L'accès prioritaire à une place en crèche
« Les jeunes enfants à risque de TND ou diagnostiqués (notamment les enfants autistes et TDI) pourront faire partie des publics prioritaires pour accéder à des places en crèche et les enfants TSA, TDAH, TDI en accueils de loisirs », est-il également prévu.

Des interventions dans les crèches
Si les parents le souhaitent, des professionnels de santé ou médico-sociaux « pourront intervenir dans les lieux de vie de l’enfant (crèche, domicile, école...) ».

Le déploiement de dispositifs scolaires spécifiques en plus pour les 3-6 ans entre autres
Dans le cadre de l’engagement « Ecole pour tous » pris par Emmanuel Macron lors de la 6e Conférence nationale du handicap, qui s’est tenue le 26 avril dernier, « 380 dispositifs supplémentaires (UEMA, UEEA, DAR, etc.) viendront compléter les 410 créés depuis 2018. » Pour les enfants de 3 à 6 ans, 152 unités d’enseignement en maternelle autisme (UEMA) vont ainsi voir le jour. Leur objectif : favoriser l’inclusion et, dans la mesure du possible, la réintégration au bout des trois années passées en UEMA dans le système scolaire classique avec ou sans AVS. 

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Article rédigé par : CF
Publié le 14 novembre 2023
Mis à jour le 10 juin 2024