Projet d’ordonnances : Pas de bébés à la consigne maintient son appel à manifester le 23 mai

Le projet d’ordonnances qui vient d’être diffusé n’a pas rassuré le collectif Pas de bébés à la Consigne qui maintient son appel à manifester jeudi prochain 23 mai à Paris et dans de nombreuses villes de France.

Pas vraiment satisfait et toujours aussi inquiets. Les professionnels de la petite enfance, leurs associations, organisations et syndicats réunis dans le collectif Pas de bébés à la consigne dans leur combat pour des modes d’accueil de qualité, ne lâchent rien. Et se feront entendre en manifestant le 23 mai prochain. Le texte qui servira de base à la rédaction des ordonnances sur les modes d’accueil ne leur convient pas. Et à plus d’un titre. Dans un communiqué publié ce matin ils listent les principaux points d’alarme.

Les mesures qui inquiètent
«• Un taux d’encadrement dans les établissements collectifs qui risque ne pas s’améliorer alors qu’il est parmi les moins favorables de l’OCDE
• Des possibilités d’accueil en surnombre quasiment tous les jours de la semaine : un établissement de 20 places pourrait accueillir jusqu’à 24 enfants, pour 40 places jusqu’à 48 et 60 places jusqu’à 72 enfants
• Une augmentation de la capacité d’accueil des micro-crèches à au moins 16 enfants (ndlr : en fait le projet ne mentionne aucun plafond ce qui inquiète particulièrement le Collectif. Cette lecture pessimiste tient au fait que dans les hypothèses de travail une référence à 16 places maximum circulait), au lieu de 10 aujourd’hui, alors qu’elles fonctionnent avec des dérogations importantes (…) notamment concernant les qualifications professionnelles.
• Une surface d’accueil par enfant dans les grandes villes de 5,5m2 alors que tous les acteurs s’accordent sur la nécessité d’au moins 7m2 pour assurer  des  conditions de vie vie favorables développement des jeunes enfants. »

Deux mois pour se faire entendre
Cette réaction à chaud laisse néanmoins entrevoir que ce temps de consultation ouvert jusqu'au 15 juillet ne sera pas de tout repos pour la DGCS, administration chargée de la rédaction des ordonnances en liaison avec le cabinet d’Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la santé.  Dans son préambule au projet, la DGCS prenait la peine de préciser « s’il ne peut respecter toutes les positions des uns et des autres, le projet s’efforce de les concilier et il est le fruit de riches échanges ». A tenter de satisfaire tout le monde, on aboutit parfois au contraire : faire des mécontents de tous côtés !
Mais comment concilier des points de vue opposés : les uns, les gestionnaires, veulent pouvoir développer des lieux d’accueil pour répondre aux besoins des familles, à des coûts « maitrisés » tout en préservant une qualité d'accueil ; les autres, les professionnels de terrain, sont sûrs d’une chose : la qualité d’accueil passe par du personnel compétent, diplômé, qualifié et par des taux d’encadrement raisonnables en l’occurrence : 1 pour 5 bébés et 1 pour 6 enfants plus grands. Et cela a un coût .

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Article rédigé par : C.L
Publié le 20 mai 2019
Mis à jour le 21 mai 2019