Pas de bébés à la consigne : une pétition exige des mesures urgentes pour « éviter l’effondrement du secteur »

Le collectif « Pas de bébés à la consigne » lance une pétition nationale réclamant d’appliquer de toute urgence des mesures pour sauver les modes d’accueil. Le collectif exige notamment la publication d’un décret avant fin 2024 modifiant le Code de la santé publique.

« Combien faudra-t-il de rapports et de centaines de pages ? Combien de fois faudra-t-il répéter ‘urgence’? Combien de manifestations dans toute la France ? ... Avant d'AGIR ? » En cette rentrée, alors que le livre « Les Ogres » de Victor Castanet ébranle le monde de la petite enfance, le collectif  « Pas de bébés à la consigne » hausse le ton et s'associe à l'Ufnafaam dans un communiqué : « Le collectif Pas de bébés à la consigne dénonce depuis plus de 15 ans la marchandisation du secteur de la petite enfance. » Rappelons que fin 2023, l’organisation syndicale avait pourtant quitté le collectif. 

Les deux organisations « appellent le gouvernement à agir d’urgence pour réformer en profondeur le financement, l'accompagnement et le contrôle des structures d’accueil, et par-delà l’ensemble du secteur de la petite enfance avec l’accueil individuel.» « Pas de bébés à la consigne » annonce également le lancement d'une pétition nationale pour « garantir la qualité de l'accueil. ».

Le collectif exige notamment la publication d'« un décret avant fin 2024 pour entériner les mesures visant à éviter l’effondrement du secteur ». Un décret qui viendrait modifier les modalités actuelles concernant l'accueil du jeune enfant inscrites dans le Code de la santé publique. En particulier ces trois mesures sont réclamées de longue date :
- 1 professionnel pour 5 enfants en 2027, et 1 pour 4 en 2030 ;
- l'alignement du régime des micro-crèches paje sur celui des crèches PSU ;
- la nouvelle PSU forfaitisée pour 2027. 

Le collectif rappelle à cette occasion ses 20 propositions pour une véritable réforme des modes d'accueil, mises à jour au regard des événements et évolutions survenus récemment (article 17 et 18 de la loi pour le plein emploi, rapports IGAS, mise en œuvre d’un Service Public de la petite enfance…). 



La petite enfance sous l’influence du secteur privé
Interrogé sur la parution du livre de Victor Castanet, le collectif ne se dit pas surpris. « Le livre vient confirmer un certain nombre d’inquiétudes, et l’urgence de mettre en œuvre nos préconisations », relève Jean-Marc Brun, éducateur de jeunes enfants, et formateur en travail social. Et sur les collusions avec la sphère politique, Julie Marty-Pichon, co-présidente de la FNEJE et professeure des écoles, ajoute : « Nous ne sommes pas dupes, le lobbying existe dans tous les domaines, là ce qui interpelle c’est l’influence. Le fait que le politique donne une part si importante au privé.»

Depuis plus de 15 ans, le collectif « Pas de bébés à la consigne » se bat pour la qualité des modes d'accueil et dénonce la marchandisation du secteur. « Les professionnels ne sont pas écoutés alors que nous avons prédit ce qui est en train de se produire », déplore Julie Marty-Pichon. 

 
Article rédigé par : Candice Satara
Publié le 17 septembre 2024
Mis à jour le 18 septembre 2024