Marina, auxiliaire de puériculture : son burn out lui a servi de tremplin
Marina, 35 ans, auxiliaire de puériculture dans un multi-accueil du Pays de Loire a elle aussi vécu un burn out et a souhaité témoigner. « De façon positive » précise-t-elle. Elle raconte ici comment elle a décidé de devenir éducatrice de jeunes enfants (EJE) via la Validation des Acquis par l’Expérience (VAE). Voici son récit précis, posé, optimiste.
Auxiliaire de puériculture, un métier usant qui ne me correspond plus
Contrainte de prendre du recul pendant quelques semaines, je me suis d’abord reposée puis j’ai réfléchi. Je me suis demandée comment j'avais pu en arriver à ce point. Moi qui adore mon métier. Je l’avais vraiment choisi ce métier. J’avais exercé en maternité, à l’hôpital, en pouponnière. Travailler en crèche avait été un choix. Pour moi, il m'était impossible de mettre le terme " burn out " sur ce que je vivais. Et pourtant !
Je me suis donc beaucoup remise en question, sur le plan personnel comme sur le plan professionnel. Et je suis arrivée à la conclusion que le métier d’auxiliaire de puériculture ne me correspondait peut être plus. Trop routinier, répétitif, pas assez évolutif. On se -prend à faire mécaniquement des gestes qui ne devraient pas l’être ! En revanche je savais que la Petite Enfance restait une vocation et j’ai cherché comment en restant dans ce milieu je pouvais avoir plus de responsabilités et retrouver du plaisir.
C’est décidé, grâce à la VAE, je serai éducatrice de jeunes enfants
Après avoir discuter longuement de ma situation avec mon entourage personnel, j'ai décidé de rebondir en me lançant dans la belle aventure de la Validation des Acquis par l'Expérience – la VAE- pour obtenir mon diplôme d'Educateur de Jeunes Enfants. Le métier d’EJE est plus varié, et peut être exercé dans de multiples lieux et de multiples façons.
J'ai donc repris le travail en tant qu'auxiliaire de puériculture dans mon multi-accueil tout en consacrant mon temps personnel à l'élaboration de ma VAE. Mon livret 1 est terminé et validé, ma demande a été jugée recevable. Je travaille donc avec passion depuis presque un an sur mon livret 2 en espérant passer mon oral en fin d'année. Et être diplômée j’espère. Je me donne les moyens d'aller à la rencontre d'autres professionnelles de la Petite Enfance (hors ma structure), d'approfondir mes connaissances par des lectures. Mon travail actuel ne me pèse pas, puisque j’ai un projet qui me porte. Je ne subis plus puisque je sais que je vais de l’avant.
Mon projet : créer une MAM l’année prochaine
Mais l’écriture de cette VAE m'a permis de me recentrer sur mes valeurs professionnelles et donc de comprendre que l'établissement dans lequel je travaillais et travaille encore pour quelques mois ne me correspond plus.
Avec une amie-collègue, nous avons donc entrepris de monter une structure qui soit plus en adéquation avec à nos valeurs. Ce sera Une Maison d'Assistantes Maternelles (MAM). Nous pensons l’ouvrir en 2017. Nous serons trois, toutes les trois professionnelles : une EJE (en tout cas j’espère !), une auxiliaire de puériculture et une animatrice titulaire du CAP Petite Enfance. Nos demandes d’agrément sont en cours. Et notre local quasi trouvé.
Je suis donc l'exemple même de votre article qu'une VAE est "une source précieuse de motivation individuelle”. La Validation des Acquis est une démarche très enrichissante qui a "rebooté" ma carrière. Même si je n'ai obtenu aucune aide de ma collectivité, ma motivation ne faiblit pas... Et je suis intimement convaincue que ce "burn out" a été un bien pour un mal ! Mon message est clair : si on arrive au burn out c’est qu’il faut passer à autre chose !
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