Le document d’une cinquantaine de pages, intitulé « La petite enfance un secteur à bout de souffle en mal d’attractivité », dresse le portrait du secteur sous l’angle exclusif de l’accueil collectif, pris au piège par les effets pervers d’un système en échec. Le travail de synthèse est certes intéressant pour les néophytes : les auteurs rappellent l’historique du secteur, de l’ouverture au privé marchand à la mise en place du SPPE, les réformes successives, décrivent précisément un secteur « hétérogène et complexe à règlementer », l’offre insuffisante et morcelée, la pénurie de personnel qualifié, les fortes disparités territoriales, le fragile équilibre économique des structures…
Choisir la qualité plutôt que la quantité
Fort de ce constat, Terra Nova déplore que la politique familiale ait toujours été orientée coûte que coûte vers la création de places d’accueil au détriment de la qualité de service rendu et des conditions de travail des professionnels. Il prône à juste titre un changement de cap qui nécessiterait « de repenser le modèle économique du secteur, d’offrir une meilleure reconnaissance aux professionnels qui y travaillent, et de mettre en place un pilotage de la qualité d’accueil de jeunes enfants en EAJE ». Les auteurs, sous la direction de Suzanne Gorge, insistent donc sur la nécessité de revaloriser les métiers de la petite enfance par la réévaluation des salaires et un meilleur accompagnement dans la formation initiale et continue.
21 propositions peu novatrices et pour certaines étonnantes
Pour assurer cette revalorisation et renforcer l’attractivité des métiers, le think-tank indépendant formule donc 21 propositions concrètes. Mais si Terra Nova a souvent porté un regard audacieux et innovant sur le secteur de la petite enfance, au travers de ses nombreuses publications, il livre cette fois une analyse décevante qui enfonce des portes ouvertes. Et ses propositions, dont un certain nombre ont déjà été suggérées par de précédents rapports - comme le rapport Tanzili, issu de la Commission d‘enquête parlementaire sur les crèches ou le rapport IGAS-IGF sur les micro-crèches - semblent peu novatrices ou sont déjà en cours de réflexion. Certaines sont mêmes étonnantes comme cette proposition d’élargir le Cifam (finalement supprimée faute de pouvoir etre économiquement evaluée), ou celle de favoriser les accords d’entreprise pour la mise en œuvre des revalorisations salariales, positions défendues de longue date par la FFEC.
Lire notre analyse du rapport
Consulter le rapport de Terra Nova
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