Déconfinement : les pédiatres demandent un assouplissement des consignes pour l'accueil des enfants en collectivité

Dans une tribune parue hier dans le Quotidien du Médecin, 20 responsables de sociétés savantes de pédiatrie insistent sur l’urgence de « maîtriser nos peurs et aller de l’avant pour le bien des enfants ».

Si, dans ce texte, les pédiatres plaident prioritairement pour une « réouverture pragmatique » des écoles maternelles et primaires - et ne se prononcent donc pas directement sur le cas des autres structures d’accueil collectif des plus jeunes - ils y confirment l’avis que « les enfants ne sont pas le vecteur principal de l’épidémie ».

Enfants non contaminateurs
Fidèles à leur position que nous avons déjà relayée, ils affirment que « la quasi-totalité des enfants qui ont été infectés par le Covid-19 l’ont été au contact d’adultes » et qu’ils « payent aujourd’hui un lourd tribut à l’hypothèse initiale selon laquelle ils étaient le vecteur principal de la circulation du virus Covid-19, par analogie à d’autres virus. »

Oui aux mesures d’hygiène et gestes barrières
Les pédiatres saluent donc la réouverture des écoles, dès lors que les mesures d’hygiène et les gestes barrières peuvent être respectés. Ils encouragent les adultes à se montrer exemplaires en la matière. En revanche, ils indiquent que, pour les enfants, ces précautions reposent « essentiellement sur le lavage des mains à l’eau et au savon » et que « le port d’un masque dans les crèches, les écoles maternelles et primaires pour les enfants n’est ni nécessaire, ni souhaitable, ni raisonnable ».

Non à la distanciation excessive
Face aux mesures de distanciation comme la suppression des espaces de jeux, l’interdiction aux petits de jouer entre eux, ou le refus de les consoler, les pédiatres sont sans appel. Ils les jugent « inutiles, voire préjudiciables ».  Ils pointent notamment leur aspect anxiogène qui pourrait s’avérer « néfaste au développement des enfants et générateurs de troubles du comportement potentiellement majeurs ». Ils soulignent également le poids que ces précautions fait peser sur les professionnels de la petite enfance et des écoles, au risque d’une perte de sens et d’engagement au métier.

Cette prise de position est particulièrement intéressante et bienvenue, alors même que les professionnels de l'accueil du jeune enfant s'interrogent sur la pertinence de certaines mesures au regard de la nécessaire qualité d'accueil. L'AFPA a d'ailleurs clairement exprimé sa position sur le sujet en élargissant le propos, au delà des écoles, à toutes les structures collectives concernées. Elle déclare ainsi sur son site qu'un « confinement prolongé aurait plus d’effets délétères pour les enfants que l’épidémie COVID-19 en elle-même, en les privant d’un environnement socio éducatif nécessaire à leur développement et à leur bonne santé ».

Retrouvez l'intégralité de de la tribune
 
Article rédigé par : Marie-Sophie Bazin
Publié le 14 mai 2020
Mis à jour le 14 mai 2020