Isabelle Dubois raconte son quotidien d'ATSEM
Entre les heures de classe, la garderie, le ménage et le temps du midi, Isabelle Dubois tient un emploi du temps bien rempli depuis maintenant douze ans. Un changement radical avec son ancien métier de coiffeuse. « Après m’être faite licenciée je cherchais autre chose, raconte-t-elle. Je m’occupais beaucoup de mes enfants et appréciais de plus en plus de prendre soin de ceux des autres ». C’est donc tout naturellement qu’elle se renseigne sur le métier d’ATSEM. Séduite par la profession, elle passe un CAP Accompagnement Éducatif Petite Enfance et le concours, qu’elle obtient du premier coup. Aujourd’hui, malgré ses longues journées, Isabelle est toujours passionnée par son métier. À la rentrée, elle retrouvera la classe des petits-moyens de l’école de sa commune du Puy-de-Dôme.
Des journées bien remplies
Hormis le rôle d’accompagnement à l’enfant, chaque ATSEM a des missions différentes. Certains font le ménage, d’autres peuvent aussi s’occuper du centre de loisirs de leur commune. Isabelle elle, reste au sein de l’école. Matin et soir, elle anime la garderie. Un moment qu’elle apprécie tout particulièrement car il lui permet d’être proche des enfants mais aussi de discuter avec les parents. C’est d’ailleurs souvent l’ATSEM qui fait le relai avec les parents. « Nous sommes appréciés car on transmet les informations, parfois même on rassure » dit-elle.
Le midi, Isabelle est aussi bien occupée. Elle ne mange pas avec ses collègues enseignants mais s’active à la cantine. Pour elle, « c’est le mauvais moment de la journée. On doit tout gérer et on court encore plus que d’habitude ». En effet, le temps du midi, les adultes sont en minorité par rapport aux enfants. « Nous sommes 5 à 7 adultes pour 100 à 110 enfants » précise Isabelle. Pas facile lorsque l’on doit divertir les enfants pour éviter les bavardages incessants et le bruit - qui donne souvent des maux de tête -, découper la pièce de viande de chacun, servir les plats, aider Timothé à manger sa pomme et tourver du temps pour manger… Et Isabelle appréhende encore plus pour cette nouvelle année : « Avec la mise en place de la cantine à 1€, j’ai peur qu’il n’y ait encore plus d’enfants, sans avoir plus de personnel ».
Avec toutes ces missions, Isabelle fait des journées de 9h45 à l’école et des semaines de 39h. Elle travaille également pendant la moitié de vacances scolaires durant l’année, et deux semaines pendant les vacances d’été. « Là où je suis, je ne fais pas d’entretien journalier des locaux, mais des grands et petits ménages » détaille-t-elle. Il lui arrive malgré tout de nettoyer un peu la classe - durant les récréations, quand elle ne surveille pas - après une activité manuelle, par exemple - laver les tables, les pinceaux…
Travailler en équipe : un pilier du métier d’ATSEM
Mais si Isabelle a décidé de se lancer dans une carrière d’ATSEM, c’est avant tout pour accompagner l’enfant, l’aider à manger, à s’habiller et à découvrir le monde qui l’entoure. « C’est le moteur principal du métier, précise-t-elle. On les voit arriver, grandir et devenir un peu plus autonome chaque jour ». En plus de son rôle auprès des petits, Isabelle « complète » les récréations. L’occasion pour elle d’échanger avec les enseignants, et surtout son binôme. « J’aime savoir les thèmes sur lesquels on va travailler, explique-t-elle. Cela me permet de préparer des projets en amont, et de participer un peu plus à la vie de la classe ».
Pourtant, tous ne sont pas du même avis et au court de sa carrière Isabelle s’est retrouvée à plusieurs reprises face à des enseignants qui préféraient faire bande à part. « Il y a beaucoup de travail à faire à ce niveau là, révèle Isabelle. Cela commence par plus de concertation avec l’équipe éducative ». Notamment lors des conseils d’école, des réunions de pré-rentrée ou encore des réunions de projet d’école. « Nous faisons partie intégrante de l’école mais nous n’avons pas de voix pleines lorsqu’il faut prendre des décisions » ajoute-t-elle.
Pour Isabelle, les ATSEM ne sont pas assez mises en avant. Comme pour la rentrée scolaire par exemple : « On parle des enseignants, des directeurs et peu, voire pas des ATSEM, et pourtant on est très importants au sein de l’école ». C’est en partie pour cela qu’elle décide de créer, l’année dernière, le Collectif ATSEM National, et de lutter pour que son métier soit mieux représenté, et enfin traité à sa juste valeur.
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