Jouer avec l’eau : ces enfants qui n’aiment pas ça !
Une appréhension souvent liée à un mauvais souvenir
« A la base, tous les bébés aiment l’eau. C’est un élément qui leur est familier puisqu’ils y ont passé les 9 premiers mois de leur vie. Mais il suffit d’une seule mauvaise expérience, même sans gravité aucune, pour qu’ils aient assimilé l’eau à un mauvais souvenir », explique Sandra Vivar, psychologue clinicienne et psychothérapeute, praticienne EMDR. Shampooing dans les yeux, dérapage dans la baignoire qui les a fait boire la tasse l’espace d’un instant, bruit très fort qui les a fait sursauter alors qu’ils prenaient leur bain… Il suffit parfois d’un rien.
Si l’on interroge l’enfant, il ne s’en rappellera probablement même pas. L’évènement s’est inscrit dans sa mémoire précoce préverbale. Face à un enfant qui exprime un rejet très fort face à tout ce qui touche de près ou de loin à l’eau, il peut être intéressant d’interroger ses parents. Mais probablement n’auront-ils eux-mêmes aucun souvenir d’un épisode marquant.
Il se peut aussi que ce ne soit pas l’eau en elle-même qui pose problème, mais l’excitation qu’elle génère au sein du groupe d’enfants. Les plus calmes, les plus timides, peuvent être gênés par le bruit, l’excitation des autres petits qui s’en donnent à cœur joie à s’éclabousser. Sans compter qu’ils peuvent très bien adorer prendre un bain à la maison, dans un environnement familier, et être apeurés à l’idée de pénétrer dans une « piscine-coquille » s’ils n’en n’ont pas chez eux.
Seule l’hydratation est indispensable
Comme face à tout refus de participer à une activité, pas question d’obliger les enfants à jouer avec de l’eau. Cela serait totalement contre-productif. « Par ailleurs, attention à ne pas projeter sur eux nos propres envies, nos propres besoins. Souvent, nous partons du principe que lorsqu’il fait très chaud, cela doit forcément être très agréable de pouvoir se mouiller comme bon nous semble. Or chacun a son propre ressenti. C’est valable même pour les plus jeunes », rappelle Justine Muller, éducatrice de jeunes enfants.
« Ce qui est indispensable quand les températures grimpent, c’est de protéger les enfants du soleil et de s’assurer qu’ils s’hydratent correctement. » Les jeux d’eau sont une activité souvent vécue comme très agréable, mais en rien obligatoire. Pour qu’ils soient bénéfiques, il faut que les principaux intéressés aient envie d’y participer et soient accompagnés de sorte qu’ils puissent le faire à leur rythme.
Les laisser y venir à leur rythme
Un enfant qui ne veut pas entrer dans la « piscine-coquille » appréciera peut-être de s’asseoir sur les serviettes mouillées qui l’entourent. Vous pourrez alors lui proposer des jeux de transvasement ou simplement de se rafraîchir le visage et les bras en y passant un linge mouillé. Peut-être sera-t-il d’accord pour laisser juste un peu d’eau couler sur ses pieds avec un petit arrosoir. Et s’il refuse que vous lui vaporisiez de l’eau sur le corps, peut-être sera-t-il par contre partant pour utiliser le spray sur vous. C’est un bon moyen de le familiariser avec cet objet. L’essentiel ? Ne pas poser d’étiquette. Pas de « Paul a peur de l’eau », « Charlotte ne veut jamais jouer avec l’eau ». Rien n’est figé. Peut-être seront-ils les plus demandeurs à la fin de l’été. Ou pas.
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