MAM Pirouette des Bambins : un projet de couple réussi
Amandine et Eric s’étaient lancés dans ce projet de MAM en 2016, quelques mois seulement après sa reconversion à lui en tant qu’assistant maternel. C’est à Diebling, à quelques kilomètres de chez eux, qu’ils ont trouvé cette même année leur local : une ancienne poste qu’ils ont, avec le soutien de la mairie, réhabilitée et agrandie. Ils espéraient une ouverture en septembre 2017, elle n’aura lieu qu’en juin 2018. Un report courant pour les nouvelles structures, souvent vécu comme une contrainte par les porteurs de projets…
Le couple, lui, n’en retient que les bons côtés. « Comme c’était un local refait à neuf, il fallait tout concevoir selon les dernières normes de sécurité », détaille Amandine. Des lumières indirectes au plafond, des anti pinces-doigts dans des portes anti-bruit, du triple-vitrage anti UV, des petites toilettes, un régulateur de température dans la salle de change, le chauffage au sol, des sols hypoallergéniques… « Ce sont des détails auxquels parfois on ne pense pas tout de suite, mais au quotidien c’est un confort de travail pour nous et de vie pour les enfants ! Reconnaît-elle. Et cela représente un vrai gage de qualité auprès des parents. » Ce délai supplémentaire leur a permis dans le même temps de faire connaître leur association Pirouette des Bambins, à l’occasion de salons ou bourses aux jouets.
Accueillir une plus grande diversité d’enfants
En ouvrant une MAM, Amandine et Eric souhaitaient surtout pouvoir accueillir plus d’enfants. S’ils avaient déjà chacun un agrément pour quatre, leur maison ne leur permettait d’en accueillir à eux deux que six. Aujourd’hui ils peuvent accueillir huit enfants, en temps plein et en temps partiel. « Nous proposons des plannings à la carte, » souligne Amandine. Ce sont ainsi dix-sept enfants qui fréquentent la structure, ouverture du lundi au vendredi de 7h à 18h. Et grâce à la délégation d’accueil, les deux professionnels se relaient le mercredi.
La MAM Pirouette des Bambins se veut ouverte à la différence. Le couple accueille actuellement un enfant avec un projet d’accueil individualisé (PAI) et conçoit d’accueillir des petits en situation de handicap. « C’est un challenge personnel car je travaillais auparavant en école maternelle comme auxiliaire de vie scolaire auprès d’enfants porteurs de handicap, précise Amandine. Je tiens aujourd’hui à ce que les portes des structures soient ouvertes à tous les enfants. » Ils constatent en tout cas que cet accueil mixte apporte beaucoup aux uns et aux autres. « On se pose beaucoup de questions avant et finalement, tout se fait naturellement, » assure-t-elle.
Une MAM qui s’adapte au rythme de chacun, chez les petits comme les grands
Ce nouveau lieu d’accueil a permis à Amandine et Eric d’affiner leurs pratiques, notamment dans l’aménagement de l’espace. Tout le mobilier est à hauteur d’enfant et les petits peuvent évoluer sur différents pôles d’activités : les bébés en motricité libre sur les tapis d’éveil, ceux qui commencent à marcher, les plus grands sur la table d’activité ou attelés à des jeux. La possibilité de moduler l’espace à leur guise est un vrai plus pour le couple. « A la maison, c’était compliqué, nous avions nos meubles… Ici, on peut pousser les tables et installer un tunnel, un tipi, un parcours de motricité ! Et faire évoluer les pôles en suivant le rythme des enfants. On n’a pas de frein », se réjouit Amandine.
La MAM n’a pas de jardin, mais les petits profitent de quelques sorties dans le village avec leurs encadrants et depuis peu, de la nouvelle aire de jeu voisine construite par la commune.
Bien sûr, le couple apprécie également cette distinction entre leur lieu de travail et leur foyer qu’ils retrouvent « une fois la porte de la MAM refermée ». C'est aussi bénéfique pour les parents qui ont davantage de place de temps et pour déposer et venir chercher leurs enfants.
Rester à l’écoute des besoins des familles
N’être que deux professionnels dans la MAM, qui plus est en couple, semble plaire aux parents. « C’est vrai que ça préserve l’aspect familial et personnalisé de notre accueil, explique Amandine. Et comme nous avons une même manière de travailler, une même pédagogie, ils ont l’impression de parler avec la même personne, ça les rassure. » Et si avoir un homme dans une structure a pu refroidir d’autres communes, à Diebling ça n’a jamais posé problème. C’est même un plus selon Amandine, expliquant qu’il apporte une nouvelle dynamique et est davantage sollicité par certains enfants. « Ils n’ont pas le même comportement de l’un à l’autre. Avec moi ils cherchent plutôt le côté réconfortant, avec lui le côté foufou. »
Dialogue, transparence, communication non-violente aussi. A la MAM Pirouette des Bambins, on essaie de rester toujours positif : on n’interdit pas, mais on conseille, on oriente. La bienveillance, envers les enfants comme envers les parents, est un des fondements du projet d’accueil d’Amandine et Eric - dans lequel ils laissent une place importante au soutien à la parentalité. Ils ont en effet à cœur de respecter le rythme de chaque famille, de ne rien imposer et d’aider s’ils le peuvent. « C’est souvent plus compliqué de laisser son enfant quand c’est le premier, d’autant plus dans les familles monoparentales, observe-t-elle. On fait en sorte de cerner les besoins des parents dès le début avec un questionnaire. Et pendant les transmissions, on prend un peu plus de temps s’ils ont besoin de parler. »
Liens intergénérationnels, agrandissement de l’équipe : déjà de nouvelles perspectives
Joli hasard, juste à côté, un local accueille maintenant les séniors du club du troisième âge une fois par semaine. Une opportunité dont Amandine et Eric comptent bien se saisirent pour mettre en place des temps de partage entre les petits et eux : goûters, lectures de contes…
Et nouveauté, à partir de septembre la MAM accueillera des enfants qui vont déjà à l’école, sur le temps périscolaire. Et à long terme, le couple souhaite s’investir encore plus dans le service aux familles, en proposant un accueil en horaires atypiques : ouvrir plus tôt et fermer plus tard la structure pour les enfants de parents qui travaillent en matinée ou en soirée. Pour Amandine, « ça ce serait l’idéal ! ». Seule condition : intégrer une troisième personne à l’équipe. Bien que ce ne soit pas encore à l’ordre du jour, le couple a déjà reçu de nombreuses candidatures spontanées…
« Notre projet a donné envie à d’autres, de travailler avec nous ou de créer une MAM, note-t-elle, ça fait plaisir. Mais il faut bien réfléchir avant de se lancer. Je conseille aux assistantes maternelles de développer d’abord leur expérience dans l’accueil à domicile, avant de découvrir le travail en équipe. »
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