Une organisation qui laisse à désirer
« Après l’annulation 48h à l’avance du CNR-Petite enfance qui devait se dérouler à Nancy le 4 mai dernier, c’est de nouveau 48h à l’avance que nous apprenions par voie de presse la tenue du CNR-Petite enfance de clôture ce jeudi 1er juin à Angers ! », indique en premier lieu la Fneje dans son communiqué. En clair, selon elle, ce n’est pas une façon de traiter les gens ! Elle n’a pas non plus apprécié que la Première ministre annonce en avant-première dans la presse (à Ouest France) les principales mesures. « C’est dire le respect de ce gouvernement pour la représentation des acteurs du secteur qui depuis des années travaillent et proposent des solutions pour un projet ambitieux pour la petite enfance », déplore-t-elle.
Ce que pense la Fneje des 4 piliers du SPPE
Puis, la Fneje reprend un par un les 4 piliers présentés par Elisabeth Borne et partage son analyse.
Concernant le pilier 1 « une meilleure coordination des acteurs » relatif à la gouvernance, la Fneje estime que l’autorité organisatrice ne devrait pas être les communes mais les intercommunalités, un « échelon (qui) serait bien plus cohérent au vu des enjeux d'aménagement des territoires ». Et précise : « Il faudrait cependant s’appuyer en amont sur les Schémas Départementaux des Services aux Familles (SDSF) qui eux donnent des orientations pour le département et ensuite chaque EPCI affinerait les orientations sur son territoire. »
Quant au pilier 2 « des moyens supplémentaires », la Fneje ne croit absolument pas qu’il soit possible, vu la pénurie de professionnels de la petite enfance, de créer d’ici à 2027, 100 000 nouvelles places d’accueil. « Les 5 milliards vont-ils servir à déclencher un vrai plan métiers, à garantir des conditions de travail décentes et des conditions d’accueil de qualité des jeunes enfants au regard des recommandations de la recherche ? », interroge-t-elle également.
Sur le 3e pilier « faciliter la vie aux parents », la Fneje regrette qu’il n’y ait pas eu d’annonce sur la réforme du congé parental.
Enfin, concernant le 4e pilier « veiller à la qualité d’accueil », la Fneje considère que, à part le fait que 2 professionnels devront désormais être présents dès le premier enfant en micro-crèche, le reste ne sont que des mesurettes. « Rien sur les taux d’encadrement, rien sur les qualifications des professionnel·les (…) Bref rien sur la mise en œuvre des critères de qualité d’accueil tels que définis par les chercheurs », constate-t-elle.
Le développement de l’enfant passé à la trappe
La Fneje pointe du doigt une « politique de l’offre », des modes d’accueil seulement considérés comme un service aux familles, permettant aux parents d’aller travailler, et non pas comme un service aux enfants. Alors que, selon elle, ils sont essentiels pour accompagner le développement de l’enfant, son bien-être, et doivent donc être envisagés et pensés comme tel. « Quand seront prises des orientations politiques en matière de petite enfance à l’aune de ce qu’a besoin le jeune enfant pour grandir de façon harmonieuse, et non pas seulement comme des enfants à garder pour permettre aux parents d'aller travailler et de faire marcher l’économie ? Quand est-ce que les enfants vont devenir des Sujets à part entière dans notre société, la 7ème puissance mondiale ? », souligne la Fneje en ce sens.
« L'excellent rapport de l'IGAS (commandé par le gouvernement lui-même) a déjà sonné l'alerte, a déjà dit l'urgence pour les enfants de ce pays et a déjà donné les pistes à suivre. Tout est là », ne manque pas de rappeler la Fneje.
Et, à la fin de son communiqué interpelle la Première ministre en ces termes : « Madame Borne, le compte n’y est pas. Nous attendons bien plus que ce qui a été dit aujourd’hui. Ce " premier jalon du Service Public de la Petite Enfance " comme vous l'annoncez, est bien décevant ! ».
Télécharger ci-dessous le communiqué de la Fneje
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Pièce(s) jointe(s):
- 364.77 Ko communique_fneje_cnr_petite_enfance.pdf
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