A la crèche Les Petits Bolides, la médiation animale au cœur du projet pédagogique
A l’origine de ce projet, une EJE, Sandra Beaujard, qui donne de son temps à « l’arc en ciel », une association à destination des familles touchées par la maladie, le handicap et/ou le deuil et qui propose via l’association « Ami’maux » des séances de médiation animale. La jeune femme convaincue de l’intérêt de la médiation animale pour les jeunes enfants s’en ouvre à la directrice de la structure Annaick Roblin, aujourd’hui référente de la gestion des risques et coordinatrice de certains EAJE, dont Les Petits Bolides, gérés par MNH SAE (groupe NEHS), spécialisé dans les crèches hospitalières. En juin 2019, les deux femmes contactent l’association « Ami’maux ». « Nous avons, avant de nous lancer vraiment, souhaité passer par une séance d’essai », explique Annaick Roblin. Et le test, en juillet 2019, fut plus concluant puisque toutes deux enthousiastes décident de renouveler l’expérience en décembre.
La principale difficulté : le financement
Outre la rédaction du projet qui a pris beaucoup de temps, quelques réticences de professionnels ou de parents phobiques ou peu à l’aise avec les animaux, l’obstacle premier fut le financement explique Annaick Roblin. « Une heure, c’est 70 euros, il a donc fallu trouver une aide financière », précise-t-elle. Et continue : « Nous avons effectué de nombreuses démarches, tapé à plusieurs portes mais sans succès. » Enfin, le Graal ! La Fondation Adrienne et Pierre Sommer, dont l’objectif est de développer la médiation animale, accepte de les subventionner pour partie. L’autre étant financée par MNH SAE. Grâce à la participation financière de la fondation, des séances de 2 heures sont proposées aux enfants toutes les 2-3 semaines, jusqu’à mai 2022, dans un premier temps. Et la PMI dans tout ça ? « Elle nous a suivi sur ce beau projet », indique l’ancienne directrice. « Nous avions fait des autorisations à destination des familles, pour avoir l’accord de toutes, des attestations par rapport aux risques d’allergie et on s’était engagées à faire un ménage complet du dortoir où se déroulent une partie des séances – il y a en a aussi à l’extérieur lorsque le temps le permet – après chaque atelier. Et j’avais demandé les carnets de vaccination des animaux par mesure de précaution », détaille-t-elle.
Chien, lapin, cochon d’Inde…
Le chien est le premier animal qui a été accueilli chez Les Petits Bolides. « C’est un animal que les enfants rencontrent fréquemment donc cela nous semblait bien de commencer avec lui. Les enfants aiment beaucoup le caresser, le brosser… », souligne Annaick Roblin. Puis les tout-petits ont pu découvrir un lapin et un cochon d’Inde avec d’autres plaisirs comme celui de pouvoir les prendre dans les bras. « J’aimerais bien maintenant qu’un poney puisse venir dans la crèche car tous les enfants n’ont pas encore eu la chance d’en voir un de près », confie-t-elle.
Des séances ritualisées
Les tout-petits dès 2 mois et demi sont invités à participer à ces temps pour lesquels des rituels ont été mis en place même s’il y a bien entendu quelques variantes. En pratique, cela commence par le bonjour, les présentations puis des caresses. Les enfants brossent également les animaux, prennent soin d’eux. S’ensuit une « découverte ludique » (formes, couleurs, schéma corporel...) et à la fin de la séance, ils donnent à manger aux animaux et leur disent au revoir. « C’est important de ritualiser aussi bien pour les animaux que pour les enfants. Ces derniers acquièrent petit à petit de l’autonomie et deviennent acteur de ce temps », note Annaick Roblin.
Des bénéfices pour les enfants et les professionnelles
« Entre la première séance et la dernière, j’ai trouvé que les enfants étaient moins agités, qu’ils arrivaient à avoir la bonne approche de l’animal », explique la référente de la gestion des risques. Et ce n’est pas tout, elle a également remarqué un développement de l’observation et de l’empathie chez les tout-petits. Du côté des professionnelles, ce n’est pas tant la médiation animale en tant que telle qui est réellement profitable – sauf pour l’une d’entre elles qui avait peur des animaux et commence à vouloir participer - mais le fait qu’elles aient du temps pour observer les enfants et les accompagner dans la découverte des animaux puisque c’est la médiatrice qui anime l’atelier. « Un vrai rendez-vous, qui change du quotidien », ajoute Annaick Roblin.
Des ateliers de médiation animale parents-enfants
Ces séances de médiation animale étant un succès, la crèche Les Petits Bolides a décidé d’y associer les familles en organisant des temps parents-enfants. Financé par la CAF, le département de la Sarthe et MNH SAE, cet atelier est pour l’heure proposé une fois par an, le soir, sur des créneaux de 30 minutes-1 heure avec maximum 4 couples accompagnés de leurs enfants. « Cela nous permet d’échanger avec les familles de façon différente et les parents apprécient de pouvoir observer leurs enfants dans ce cadre », conclut Annaick Roblin.
Connectez-vous pour déposer un commentaire.