La VAE : une reconnaissance personnelle pour Elisabeth Renouard, assistante maternelle
Besoin d’aller plus loin
Heureuse de sa reconversion, Elisabeth note cependant que le métier d’assistante maternelle est très particulier. « On est isolée. Quand on est motivée et prête à faire des choses, on se trouve un peu démunie. Je me suis donc toujours beaucoup renseignée sur les différentes pédagogies, les produits utilisés… Je suis toujours en recherche d’information. » Elle se lance donc dans un nouveau projet en 2016 : passer sa VAE pour obtenir le CAP petite enfance (aujourd’hui CAP accompagnant éducatif petite enfance). Un choix motivé par le besoin de détenir un diplôme. « Quand on est assistante maternelle, on a une formation initiale mais pas vraiment de qualification. J’avais besoin d’être reconnue. » Au regard de ses compétences et de son expérience, elle vise le CAP petite enfance.
Mais passer une VAE demande souvent une année de travail, il faut choisir la bonne période. Selon Elisabeth, le risque est de vouloir la faire trop tôt, en manquant de recul sur sa propre expérience et donc de ne pas être à l’aise devant le jury. « J’ai attendu et commencé à la préparer quand j’ai senti que c’était le bon moment dans mon expérience », explique-t-elle.
Un gros travail théorique
En crèche familiale les assistantes maternelles ne bénéficiant que d’une journée de formation en interne par an, Elisabeth travaille sa VAE pendant ses soirées et ses jours de congé. Elle ne prend pas d’accompagnement car les créneaux des organismes se situent en journée pendant la semaine. Mais elle peut compter sur l’aide de deux de ses collègues ayant passé cette VAE quelques années auparavant qui lui prêtent les manuels de préparation. Elisabeth apprend alors tout ce qu’elle peut intégrer afin d’étendre au maximum ses connaissances et se plaît même à reproduire les recettes proposées dans les livres. « J’avais une facilité d’écriture qui m’a permis de me concentrer sur la réflexion », précise-t-elle.
Titulaire du baccalauréat, certaines unités sont déjà validées. Ses livrets 1 et 2 son successivement acceptés et elle passe devant le jury en mars 2017. Cette expérience a plutôt été pour elle un moment agréable, comme elle le raconte. « Avec les membres du jury, j’ai eu l’impression de discuter avec des collègues. C’était des professionnels de la branche Service aux personnes qui ne connaissaient pas tout du système de la crèche familiale et je leur ai parlé de mon organisation au sein de cette structure. » Elle perçoit l’entretien comme un véritable échange, loin du jugement des examens étudiants.
Une nouvelle impulsion dans sa pratique
Elisabeth remarque qu’en préparant sa VAE, elle a revu toute sa manière de travailler et de faire les choses chez elle. Comment réaménager l’espace, simplifier le matériel et les jouets, bien désinfecter, et même la manière de laver les serviettes de toilettes, changer l’enfant, le tenir, lui parler… « Je ne m’attendais pas à m’enrichir autant ! La VAE a redynamisé ma pratique et a renforcé ma motivation et mon énergie », en conclut-elle.
3 commentaires sur cet article