La scarlatine, une maladie devenue rare mais toujours vivace
Tout commence par une angine
Au début, les symptômes ressemblent à ceux d’une angine : fièvre brutale élevée (supérieure à 38,5 C), gorge rouge et enflammée avec difficulté de déglutition, amygdales et ganglions du cou gonflés. Ces premiers signes s’accompagnent parfois de céphalées, de douleurs abdominales ainsi que de nausées et vomissements.
C’est lorsqu’une éruption cutanée apparaît, 24h à 48h plus tard, que l’on peut suspecter fortement un cas de scarlatine. Des plaques rouges, constellées de points d’un rouge plus vif encore, trouvent naissance sous les aisselles, les plis du coude et de l’aine et peuvent s’étendre sur tout le corps, à l’exception du contour de la bouche, du menton, des paumes des mains et des plantes des pieds.
Autre manifestation caractéristique de la maladie : un dépôt blanchâtre recouvre d’abord la langue. Au bout de quelques jours, celui-ci s’efface sous une rougeur partant de la périphérie de l’organe buccal et gagnant progressivement son centre. On parle alors de langue carminée.
Infection bactérienne
Une consultation médicale s’impose. Même si les symptômes sont typiques, seul un médecin peut confirmer le diagnostic et prescrire le traitement adapté. En plus des antalgiques classiques qui diminueront la douleur et la fièvre, une antibiothérapie se révèlera nécessaire pour lutter contre la bactérie, de la famille des streptocoques, responsable de l’infection. En l’occurrence, il s’agit du streptocoque bêta-hémolytique du groupe A, très toxique pour l’organisme.
Généralement, bien pris en main, le patient se rétablit en quelques jours. En revanche, une scarlatine mal soignée est susceptible d’entraîner des complications sévères, rénales et articulaires notamment. D’ailleurs si vous êtes en charge d’un petit souffrant d’une pathologie chronique ou que vous observez une aggravation des symptômes chez n’importe quel malade, dirigez-vous immédiatement vers les urgences.
Un cas d’éviction de la crèche
Extrêmement contagieuse, la scarlatine peut provoquer une petite épidémie au sein d’une collectivité. Mais il n’existe pas de vaccin pour la contrer. Aussitôt diagnostiquée, elle nécessite donc l’éviction de la crèche. Cependant, malgré cette mesure d’isolement du malade, il reste difficile de limiter la transmission de la bactérie. Celle-ci commence à se propager dès la période d’incubation (entre 1 et 4 jours généralement) et avant l’apparition des premiers symptômes. La contagion se fait aussi bien par voies aériennes (toux, éternuements, postillons), lors de baisers, ou par contact indirect, en touchant des objets souillés par les sécrétions.
Heureusement, les bébés de moins de deux ans se trouvent encore protégés par les anticorps que leur mère leur a transmis pendant la grossesse. Quant aux adultes, la plupart a déjà été au moins une fois en contact avec l’agent infectieux via un porteur sain, ce qui les immunise pour la vie. En outre, grâce à l’antibiothérapie la période de contagion est radicalement raccourcie. Alors qu’elle peut atteindre 21 jours sans traitement, elle ne dépasse pas les 48 heures une fois la médication administrée. L’enfant peut donc retourner rapidement à la crèche et l’épidémie, si elle a lieu, est facilement maîtrisable.
Les femmes enceintes peuvent aussi, à priori, être rassurées. Rien n’a démontré jusqu’à présent une quelconque mise en danger du fœtus en contractant la scarlatine. Malgré tout, par précaution, il est recommandé qu’elles signalent à leur médecin tout contact avec des personnes touchées par cette infection.